JOUR 3 > FJORD ECKMAN : ÎLE DE CORA
- Eric Poulhe
- 2 août 2015
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 avr. 2020
Mon état le matin n’est pas au mieux, mais je m’aventure quand même à prendre du porridge au petit déjeuner. Après quelques coups de pagaie, mon état est assez vaseux avec des nausées permanentes. Heureusement, Rule, mon équipier pagaie bien, ce qui me permet de pagayer à minima avec les bras, afin de m'économiser, et éviter de lui repeindre son gilet de sauvetage. Après une heure de navigation, nous faisons une première pause, et je vomis le reste du déjeuner de la veille ainsi que le porridge du matin !






A la reprise, je me sens nettement mieux. A la pause du déjeuner, je m’interdis néanmoins le sachet de nourriture déshydratée, et me contente d’une pomme. Je passerai les heures suivantes sans trop de problèmes gastriques, ce qui me permettra de profiter du paysage et de la compagnie des nombreux fulmars qui nous accompagnent. Ils ne nous craignent absolument pas, et semblent très curieux de notre présence. On les voit planer au loin dans notre direction, dans un vol de reconnaissance telle une escouade de la Royal Air Force. Nous pouvons approcher ceux posés sur l’eau assez près, sans les perturber ou les effrayer. Je prends plaisir à les regarder décoller avec une maîtrise technique étonnante, notamment quand ils prennent appui sur l’eau en poussant avec leurs pattes, avant leur envol final.



L’approche de l’île de Cora avec une lumière rasante est splendide. A marée descendante, le vent est tombé et le fjord désormais complètement lisse. L’île de Cora est en fait séparée en deux zones. La première partie sur laquelle nous établirons le campement, est une zone de toundra, avec une mousse épaisse humide très souple. La seconde est constituée de moraines du glacier qui depuis s’est retiré.




Après avoir monté les tentes nous prenons le dîner avec des spaghettis bolognaise au menu. Bonne nouvelle, je vais pouvoir moi aussi me restaurer, en me contentant toutefois de spaghettis nature. Il ne faut quand même pas tenter le diable…
Repas terminé, nous partons en balade sur la toundra en direction de la zone de moraines. Le but est bien-sûr d’admirer le panorama, mais également de refaire le plein d’eau potable que l’on collectera dans des cuvettes naturelles au milieu des dunes de moraines. Le paysage lunaire avec cette lumière contrastée est extraordinaire. A chaque sommet de monticule nous pouvons voir nos ombres qui s’étendent sur cinq ou six mètres. C’est magique !








Nous serons de retour au campement vers une heure du matin, tout de même ! Avec ce soleil assez haut dans le ciel, on perd un peu la notion du temps, et nous vivons au rythme que le corps nous dicte.
Je serai du deuxième tour de garde allant de trois heures à cinq heures. Je profiterai de ce moment de solitude pour prendre des photos du fjord apaisé, avec la lune à l’horizon, et des labbes ou skuas qui tournoient au-dessus de ma tête.



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