JOUR 9 > FUGLEFJELLA
- Eric Poulhe
- 8 août 2015
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 avr. 2020
Aujourd’hui est prévue une randonnée à Fuglefjella que l’on m’a beaucoup vantée. Je me lève à huit heures trente avec la mauvaise surprise d’avoir une coupure générale d’électricité à Nybyen, dont les conséquences sont non négligeables : plus d’éclairage, pas bien grave compte tenu que le soleil ne se couche pas, mais surtout plus du tout d’eau car l’approvisionnement du bâtiment est exclusivement assuré par des pompes électriques. Je pourrai quand même prendre le petit-déjeuner et même un thé à bonne température du fait qu’il restait encore de l’eau chaude dans le réservoir de la machine. Pensant que le départ est à dix heures, je suis tranquillement installé dans la salle à manger. A neuf heures je dois précipiter mon départ suite à l’appel du guide sur mon portable, heureusement en état de marche, qui m’attend devant la Guest House.
Comme pour l’expédition kayak, le groupe est constitué de quatre participants, un portugais fraîchement débarqué de l’avion, un couple de slovaques assez réservés et une grande suédoise blonde très sympathique. Le guide est le modèle même du viking norvégien, grand, blond, massif avec une barbe de cinq jours. Nous rejoignons, après un quart d’heure de route, Bjorndalen qui est en quelque sorte le lieu de villégiature des habitants de Longyearbyen qui viennent y passer un week-end de repos, de promenade, de chasse ou de pêche.
Après avoir traversé la rivière à gué, la montée vers Fuglefjella se fait dans la brume. La partie la plus pentue reste la traversée d’un pierrier où chacun choisit le passage qui lui convient. La Suédoise grimpe à bon train tandis que les Slovaques et surtout le Portugais, peinent pas mal. Il n’existe pas de sentier aménagé, sauf sur la partie terminale du pierrier où s’est formée, plus ou moins naturellement, une trace que l’on peut suivre. Dans cette partie, on peut observer pas mal d’oiseaux comme le Petit Pingouin, au pelage noir et blanc, qui se distingue assez facilement dans ce paysage de pierres. Il n’en est pas de même du Bécasseau Violet qui est complètement camouflé dans son environnement.




L’ascension se fera dans les nuages qui se dissiperont progressivement à notre arrivée sur le plateau herbeux, laissant apparaitre les boules blanches de la station satellite de Plataberget. On a un peu l’impression de se trouver dans un décor de cinéma d’un film de science-fiction.

La vue sur les falaises enrobées de nappes nuageuses est magnifique. Il fait maintenant grand beau temps sans un souffle de vent, ce qui nous permettra de déjeuner dans d’excellentes conditions. Je profiterai de l’occasion pour rompre mes craintes et tester un plat déshydraté de spaghettis basilique qui ne m’avait pas réussi pendant l’expédition kayak. Cette fois-ci, je mettrai beaucoup d’eau et dépasserai largement le délai de mijotage préconisé. O bonheur ! Je ne serai malade ni pendant la fin de l’excursion ni le lendemain. Je saurai par la suite que le guide, à qui j’ai raconté ma mésaventure durant l’expédition en kayak, en a parlé à Calle et Miriam, qui n’a pas manqué de m’envoyer un message espiègle quelques jours plus tard, me demandant si mon estomac avait apprécié le menu « dry tech ».

Avant l’amorce de la descente, nous voyons un renne qui se repose allongé sur une plaque de neige. Nous aurons l’occasion dans la vallée en contrebas, d’en voir deux autres, vraisemblablement un couple, qui décamperont à notre approche. Compte tenu du nombre de bois de rennes que j’ai pu voir, en vrac ou accrochés sur les murs des maisons de Longyearbyen, je comprends leur crainte et leur méfiance à notre égard. J’arriverai toutefois à leur tirer le portrait, qui viendra compléter la galerie de photos animalières.











Nous terminons notre randonnée en nous installant sur une plateforme surplombant la mer. De là, on peut observer de nombreuses espèces d’oiseaux dont le Macareux, bien connu de nos amis Bretons, qui vient nicher dans les corniches de la falaise toute proche.


Le décor est fabuleux. La lumière fait ressortir le bleu profond de la mer sous un ciel nuageux avec les glaciers à l’horizon. Un voilier qui se reflète dans l’eau, glisse lentement sur le fjord. On dirait une toile de maître dont il ne manque que l’encadrement.





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