JOUR 10 > LONGYEARBYEN ET NYBYEN
- Eric Poulhe
- 9 août 2015
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 avr. 2020
Réveil à huit heures trente pour un petit déjeuner avec l’électricité cette fois. J’ai rendez-vous à dix heures pour l’activité de chiens de traineaux ou dog sledding. Je serai cette fois-ci bien à l’heure sur le perron de la Guest House 102. Heureusement d’ailleurs, car j’ai rattrapé au vol le véhicule de Villmarkssenter Svalbard qui récupérait un couple d’anglais et s’apprêtait à partir sans moi. Mon nom n’avait, semble-t-il, pas été inscrit sur la liste. On se moque des Français, mais j’ai bien l’impression que l’organisation et la rigueur scandinave n’est plus ce qu’elle était. Peut-être que les nationalités multiples présentes au Spitzberg, ont une mauvaise influence sur la rigueur du peuple Vicking ?
Enfin, nous arrivons à la base située à la sortie de la ville. Le chenil abrite une trentaine de Huskies qui sentent la balade proche et sont particulièrement excités. Pourtant une dizaine d’entre eux restera à la maison à leur grand désarroi. Cette race de chien est magnifique avec des yeux gris-bleu au regard perçant. Même si je n’ai pas d’affection particulière pour les chiens, je n’ai aucun problème à les empoigner, les enlacer et leur passer le harnais. Le plus difficile en fait est de les extraire de leur enclos en les séparant de ceux qui ne vont pas partir. Ils sont à la fois bruyants et très sociaux envers les humains. Ils se montrent très affectueux et je ne crains à aucun moment la morsure. Ils sont pourtant impitoyables entre eux et capables de s’entretuer. Il ne faut pas oublier que cette race est très proche de celle des loups.





L’attelage est composé d’un charriot à roulettes tracté par un groupe de six chiens. Le choix du nombre de chiens dépend du poids des passagers et de la durée de la balade. Le charriot peut embarquer deux passagers. Le premier est assis à l’avant dans un siège baquet et le second debout empoigne un guidon équipé de freins. Les chiens n’ont qu’une envie, c’est de courir. Même à l’arrêt, il faut qu’un conducteur reste sur le charriot avec les deux mains serrant à fond les manettes de freins.



Pour partir, il suffit de relâcher les freins et les chiens font le reste sous la conduite du chef de meute Husky qui donne la vitesse et le rythme aux autres. La conduite de l’attelage n’est pas très complexe, d’autant plus que les chiens connaissent parfaitement le parcours. Sur un trajet inconnu, le musher doit leur donner les instructions de direction, à gauche ou à droite, que les chiens reconnaissent parfaitement.



En ce qui nous concerne, nous nous contenterons de diriger le charriot avec le guidon et de freiner l’attelage pour que les chiens ne s’épuisent pas trop vite. En effet, il fait aujourd’hui 8° ce qui équivaut pour eux à une température caniculaire de 35° ! Pendant l’hiver à moins 30°, ils sont capables de courir dans le froid pendant six heures sans s’arrêter. Aujourd’hui, nous faisons une pause tous les quarts d’heure de sorte qu’ils se rafraichissent. Ils sont haletants, les langues pendantes mais impatients de repartir.
Au-delà d’entraîner les chiens et de les maintenir en bonne condition physique, l’activité de chiens de traineau sur route l’été n’est pas d’un grand intérêt. En revanche, la pratique de cette activité, l’hiver dans la neige, en pleine nature, doit être extraordinaire.
De retour au camp, nous libérons les chiens de leur harnais afin de les réintégrer dans leur enclos respectif. L’opération est en fait moins compliquée que ce que j’imaginais compte tenu de l’excitation du départ. Les chiens se laissent manœuvrer assez calmement et reconduire dans leur cage sans trop de résistance.
Patricia, notre guide, nous propose ensuite des pancakes agrémentés d’un excellent thé local aux fruits rouges. Le club-house est très beau, entièrement construit en bois avec une terrasse abritée du vent. Patricia est une fille assez étonnante qui est à Longyearbyen depuis quatre mois, en période de transit comme elle aime le raconter. De nationalité autrichienne, elle fait le tour du Monde en vivant de petits boulots.
Après avoir traversé l’Amérique de la Patagonie jusqu’à l’Alaska, elle a posé ses valises à Longyearbyen en attendant de partir pour l’Islande, sa prochaine destination. Elle ne devait rester qu’un mois et ça fait déjà quatre mois qu’elle est Musher pour Villmarkssenter Svalbard, en attendant sa remplaçante. Elle vit dans une chambre accolée au club-house à proximité des chiens, sans douche, qu’elle prend au bureau en centre-ville.
Après un bref retour à la Guest House 102, je repars pour le centre-ville et la visite du musée sur Svalbard qui est juste à côté de l’université UNIS. C’est une visite qu’il faut absolument faire pour comprendre Svalbard dans toutes ses composantes historiques, écologiques, géologiques, économiques et sociales. J’ai adoré !


Il est dix-sept heures. Je vais profiter de ces dernières heures pour monter sur les hauteurs de Longyearbyen et prendre quelques clichés de la ville.





Retour à Nybyen pour un dernier dîner au Miner’s Cabin en face de la Guest House 102. La nuit sera courte étant donné que je dois attraper la navette à deux heures quarante-cinq à destination de l’aéroport pour un retour vers Paris via Oslo et Stockholm.








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