JOUR 11 > DE JINDABYNE À MELBOURNE
- Eric Poulhe
- 6 janv. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 avr. 2020
Départ ce matin pour la grande étape de transition entre Jindabyne et Melbourne. Le temps est toujours au grand beau avec des températures déjà très élevées ce matin, proches de 30°. Après avoir eu des recommandations des Australiens sur le parcours le plus agréable, j’ai choisi de prendre la route de la montagne C’est également cet itinéraire qui est préconisé par mon grand ami Google Maps qui prévoit environ sept heures de route. Avec les arrêts pipi-photo, il faudra compter au moins une heure de plus, soit une arrivée entre 17 et 18 heures. Au départ, je reprends donc la route de Crackenback et de Thredbo que je commence à bien connaitre, qui va me faire traverser le Kosciuszko National. Comme la plupart des parcs nationaux, l’entrée est normalement payante. En fait ce ne sera pas le cas du fait que je ne fais que le traverser sans m’arrêter au village de Thredbo. La route est une véritable route de montagne très sinueuse qui serpente au cœur d’une forêt assez dense. Ce qu’on ne peut retranscrire ni en mots ni en photos, c’est le parfum d’eucalyptus très agréable qui s’en dégage. Même si elle assez étroite, comme une départementale de chez nous, il y a peu de trafic aujourd’hui dimanche et je ne serai pas trop gêné par les véhicules lents.
Arrivé au sommet, on amorce la descente vers la ville de Khancoban avec une forêt qui s’efface au profit d’un paysage de moyenne montagne plus sec avec des pâturages, des bosquets d’arbres et des vaches. A partir de Khancoban, et ce jusqu’à Melbourne, on va se trouver plus dans un paysage de bocages comme dans le Bourbonnais.
L’arrivée à Tallangatta est spectaculaire avec cet ensemble d’arbres à moitié immergés laissant hors de l’eau, une partie de leur tronc et les ramifications des branches qui ont survécu. L’image est presque irréelle voire inquiétante. Au bord de l’eau, il y a un troupeau de vaches qui est venu faire trempette, histoire de se rafraichir. Il est vrai qu’il fait très chaud, le compteur de la voiture affichant 40° !
Vers Wodonga, là où je vais récupérer l’autoroute, le thermomètre a encore grimpé avec une pointe à 42°. Même moi qui ne suis pas un adepte de la climatisation en voiture, je reconnais l’avoir également utilisée tellement la chaleur est suffocante. Lors de la pause à une aire d’autoroute, c’est un véritable calvaire de parcourir la centaine de mètres qui me sépare de la boutique et de l’aire de détente climatisées.
A bonne température ambiante dans la voiture, je suis désormais à une soixantaine de kilomètres de Melbourne et dois m’arrêter faire le plein. Chose incroyable, la température a chuté à 22°, soit une différence de 20° en 250 kilomètres. Ça fait une perte de 1° tous les 12,5 kilomètres. En sortant du véhicule, je n'avais plus trop chaud mais trop froid. C’est quand même incroyable d’avoir un pays immense avec des paysages identiques sur des centaines de kilomètres, et en même temps, une différence de 20° à 250 kilomètres d’écart ! C’est vraiment le pays des contrastes et des paradoxes.
Sinon côté kangourous, ne vous inquiétez-pas, il y en a également sur le bord de la route entre Wodonga et Melbourne. J’en ai compté quatre en 300 kilomètres. C’est finalement assez peu, au regard de nombre que l’on trouve du côté de Canberra et de Cooma où c’est un véritable génocide. Sur les quatre, j’en ai vu deux au même kilométrage, à droite et à gauche de la chaussée, qui devaient sans doute traverser en duo. Bravo au conducteur qui a du faire un beau « strike ». En revanche je n’ai pas eu de retour sur l’état du véhicule ni son conducteur.
L’arrivée à Melbourne par le nord se fait par une route à deux fois deux voies, dont les deux du milieu sont partagées avec un tramway qui se mélange aux voitures. Le parcours jusqu’à mon hôtel en centre-ville est assez long du fait qu’on est en banlieue, et qu’il y a beaucoup de carrefours avec des feux. L’hôtel est très bien placé juste à côté de Flinders Lane et de ses petites rues piétonnes adjacentes réputées pour sa concentration de street-art, et ses cafés et restaurants en sous-sol bondés même un dimanche soir.
Une fois ma chambre récupérée, et testé non sans mal la connexion WiFi, je m’y rends à pied pour faire quelques photos et manger quelque chose Degraves Street. C’est « the place to be » le soir. C’est alors qu’il m’est arrivé une anecdote très amusante. Comme souvent quand je change de conditions de lumière, je fais une première photo sans objet particulier, de manière à contrôler les réglages. Un peu plus tard à la terrasse du restaurant, en regardant mes clichés, je retombe sur cette photo test que je m’apprête à supprimer. Je m’aperçois alors par hasard, que je viens de prendre en photo un groupe de Français en balade dans le quartier. Il s’agit de Richard Gasquet, Thierry Tulasne et de leurs compagnes en escale à Melbourne pour l’Open d’Australie, tournoi du Grand Chelem qui va débuter prochainement. Espérons cette fois-ci qu’il choisisse mieux le bar dans lequel il est allé !
Et l’histoire ne s’arrête pas là. En m’y reprenant à plusieurs fois pour déverrouiller la porte sur rue de l’hôtel à mon retour, je bloque un homme à casquette qui attend patiemment derrière la porte. Je dis quelques mots d’excuse en anglais, et je ne sais pas pourquoi il me répond en français. Cet homme arrivant à l’instant de Sydney en train avec sa femme, part à la recherche d’un restaurant pour dîner. On échange quelques propos sur Melbourne. Grand seigneur, je lui indique le chemin à suivre, ce qui n’est pas très compliqué tellement c’est proche. Je m’aperçois alors que c’est Pierre Salviac le journaliste sportif, ce que je ne manque pas de lui dire, des fois qu’il voyagerait incognito avec sa casquette. Apparemment il a un peu d’humour !
On est vraiment tranquille nulle part…
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