JOUR 9 > MARIAGE À CRACKENBACK
- Eric Poulhe
- 4 janv. 2018
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 avr. 2020
Ce matin à Jindabyne, il fait une journée splendide qui s’annonce très chaude. Tant mieux pour la cérémonie de mariage qui va se dérouler à 16 heures en extérieur au lac de Crackenback.
J’ai bien eu confirmation la veille, du passage de la navette pour Crackenback, à mon hébergement Sonnblick Lodge. Le message indique l’horaire de 14h48, pas 14h47 ou 14h49, mais 14h48. Et bien la navette arrive précisément à 14h48 ! Je suis la seconde étape du circuit dans Jindabyne, et le temps de faire le tour des autres hébergements, on se retrouve à Crackenback Lake vers 15h30.
On rejoint à pied le lieu de la cérémonie qui a été aménagé sur une belle pelouse glissant vers le petit lac. Je croise Richard Fox, encore en short et polo, un peu rouge qui se presse vers sa chambre pour se changer. Il a dû trouver en dernière minute un nouveau canoë, car celui qu’il avait amarré a disparu entre temps... Un petit coup de stress pour le Richard qui, flegme britannique oblige, n’en laisse rien paraître.
16 heures pétantes, Antoine arrive par le lac dans le fameux canoë piloté par les deux témoins Richard et Argyris, un Grec qui travaille avec lui sur les Jeux Olympiques de la Jeunesse.
La mariée se fait attendre, ce qui laisse à Antoine le temps de saluer tout le monde, environ quarante personnes pendant que deux musiciens jouent de la musique. C’est bien bucolique tout ça. Elle arrive enfin, au loin, au bras de son père qui la conduit, suivie de ses demoiselles d’honneur portant les bouquets qui ont tant fait parler. Je vous invite à lire les épisodes précédents. Le prétendant et ses témoins attendent, stoïques, avec le célébrant qui est en fait une célébrante.
Cette fois, on y est. La cérémonie va démarrer par une introduction du célébrant et une lecture de Stephen son frère. Suivent, le monitum, la demande, le serment et l’échange des alliances. J’interviens alors pour faire une lecture de la rencontre du Petit Prince et du Renard. Petit coup de stress car évidemment je n’ai pas lu le programme distribué, et j’ai oublié que c’était mon tour, occupé à prendre des photos. Enfin bref, comme disait l’autre, c’est passé.
Puis s’enchaine la déclaration et la signature des registres sur un extrait d’une messe de Haendel enregistré en 1968 par la mère d’Antoine qui était chanteuse lyrique.
Enfin, la cérémonie se termine par la présentation des jeunes mariés au milieu des invités qui soufflent des bulles de savon autour d’eux. Pas mal, comme sortie et puis c’est mieux que le riz qui tâche.
A ce moment-là, pour que la cérémonie soit parfaite et conforme aux critères respectés dans les films Hollywoodiens, il manque tout de même le lancer de bouquet par la mariée en direction des célibataires féminines de l’assistance. Il semblerait que, faute de combattantes consentantes, elle ait été annulée. Essar, ex boss d’Antoine et d’Ingrid, et moi-même sommes très déçus. Il se dit que cette coutume n’a d’intérêt que pour les hommes célibataires afin de repérer avant la soirée, les filles encore libres donc futures proies… Ce n’est pas complètement absurde. Nous n’allons donc pas lâcher le morceau, et mettre la pression pendant le cocktail et le dîner pour que cette tradition, tout à fait respectable du reste, ait lieu. Ce n’était pas gagné, mais finalement, le lancer du bouquet se tiendra en fin de repas. Deux filles célibataires majeures, Jovana et Melina, et trois fillettes feront l’affaire. Le combat fut, comme pressenti, épique. Elles se sont battues comme des acharnées pour que le bouquet ne tombe pas au sol, et surtout de ne pas le garder en se le repassant comme une patate chaude. A ce petit jeu, Jovana a gagné et c’est Melina qui s’est trouvée en final avec le trophée. Pas sûr, qu’elle se marie dans l’année.
La soirée ne va pas s’éterniser. En Australie tout finit tôt. La navette nous attend à 10h15 pétantes.
Dans le bus, je m’aperçois qu’Antoine ne m’a pas rendu mes lunettes de vue qu’il m’a empruntées pendant la soirée à l’insu de mon plein gré. Pas évidement de faire demi-tour. Toute l’organisation est tellement réglée au cordeau que ça ferait mauvais genre et dégraderait encore l’image des Français fauteurs de troubles. Je verrai ça demain avec le bougre. J’ai heureusement une autre paire.











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