JOUR 7 > BATEMANS BAY, CANBERRA
- Eric Poulhe
- 3 janv. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 avr. 2020
Ce matin à Batemans Bay, il ne fait pas beau. Le temps est très couvert, à la limite de la pluie, et la température à 20°. Au regard des plus de 30° la veille au départ de Sydney, il semble faire très froid.
Quand je suis arrivé hier soir à la tombée de la nuit, je n’ai pas trouvé la ville très attirante. Batemans Bay est un port de pêche situé à l‘embouchure de l’estuaire de la Clyde River. En fait, ce matin de jour, elle ne me parait pas dépourvue d’un certain charme. Le quai où est amarré un bateau de pêche invite à la promenade et les pontons en bois avec leur petite maisonnette sont squattés par les pêcheurs. Des pélicans survolent la mer d’un vol planant et terminent leur promenade en venant se poser au-dessus des éclairages publics de la route. En Bretagne, on a les mouettes, ici il y a des mouettes mais aussi des pélicans.
Un peu plus loin où se trouvait mon motel, il y a la marina, la plage Corrigans Beach, une sorte de Luna Parc et un parc animalier. Toute cette zone n’a que peu d’intérêt. Il faut descendre un peu plus bas sur la côte où se trouvent toutes les plages que les surfeurs affectionnent particulièrement.
Moi, je fais un stop à Surf Beach pour me mettre en terrasse avec un yogourt-muesli et carrot cake. Il est tôt et il n’y a pas grand monde sur la plage. Le surfeur ne semble pas être un « lève tôt » et dort encore à 8 heures 30 dans son break des années de couleur bleu ciel. Vers 9 heures, un autre surfeur se met à l’eau, ce qui est assez étonnant compte tenu que la mer est plate sans la moindre vague. On a peut-être affaire à un disciple de Brice de Nice, qui comme chacun le sait était un fondu de surf, mais surtout sans les vagues !
Les autres plages sont aussi charmantes que Surf Beach et toujours aussi désertes. Le coin me rappelle un peu le Pyla au bord du bassin d’Arcachon, avec toutes ses maisons dont la plupart ont la vue sur la mer, tout en étant cachées à l’ombre sous les arbres.
Cap maintenant sur Canberra par une route qui est magnifique. Après avoir enjambé la Clyde River à Nelligen, elle se transforme en route de montagne qui serpente au milieu des parcs nationaux Monga et Budawang. La différence avec les cols alpins, c’est le climat. La température est remontée à 30° et le degré d’humidité aussi est élevé. Les eucalyptus remplacent les sapins et les fougères arborescentes les fougères normales. Au passage du col vers Monga, le paysage change complètement. On se trouve maintenant dans un environnement de moyenne montagne sur un plateau plus sec qui ressemble à s’y méprendre à l’Aubrac ou à la planèze au-dessus de Saint-Flour, pour ceux qui connaissent. Dans les prés entourés de barbelés, il y a des vaches, noires et des moutons. A part les fermes il n’y a pas beaucoup d’habitations. La première ville digne de ce nom est Braidwood aux allures de farwest et depuis Batemans Bay, soit à environ 60 kilomètres, je n’ai pas vu une station essence.
À partir de ce point, il faut être vigilant car on peut voir une multitude de cadavres de kangourous qui essaiment le bord de la route. Je comprends mieux maintenant l’inquiétude du loueur de voitures à Sydney qui, se doutant que j’irais à Canberra, voulait absolument me faire souscrire une assurance optionnelle me couvrant notamment des dégâts causés par une rencontre fortuite avec un kangourou. Selon Ingrid, dont la famille a une ferme entre Canberra et Cooma, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, en journée du moins. En effet le kangourou est un gros fainéant qui dort toute la journée, et qui part chercher sa nourriture quand il fait moins chaud. Donc méfiance quand on roule au coucher du soleil ou la nuit tombée, car ce n’est vraiment pas du folklore.
Enfin, moi je suis arrivé sans encombre à Canberra. J’avais un a priori défavorable sur la capitale fédérale de l’Australie, et je crains que cet a priori ne se confirme. Pour moi, Canberra est une ville sans aucun charme. Elle a été bâtie sur le modèle des villes nouvelles avec de grandes artères à double ou triple voies, séparées d’un terre-plein central très large engazonné. L’impression que l’on a en arrivant c’est la présence constante de la verdure et des arbres. C’est au moins ça !
Imaginée au début du 20e siècle par un couple d'architectes américains Walter Burley et Marion Mahony Griffin, la ville a été semble-t-il conçue pour les voitures. Les distances entre les différents lieux d’activités sont très grandes et peu propices à un déplacement à pied, éventuellement en vélo. Comme à Central Park, les habitants de Canberra semblent apprécier de venir faire le tour du lac Burley Griffin sur la piste cyclable qui a été aménagée.
Le centre-ville où l’on espère trouver des commerces, restaurants et bars se trouve de l’autre côté du lac par rapport à zone des bâtiments parlementaires. Il est assez pitoyable pour une ville de cette taille et peut souffrir la comparaison avec celui des Trois Fontaines à Cergy-Pontoise. Ceux qui y sont déjà allés, apprécieront. Il n’y a aucune ambiance dans les rues qui semblent désertées par les parlementaires et leurs équipes en cette période estivale. Mais je doute que ce ne soit mieux en période d’activité normale.
Maigre consolation, mon hôtel de grand standing est top. Pour le prix d’un hôtel miteux et bruyant à Newton, en banlieue de Sydney, j’ai une chambre 5 étoiles, grand confort avec un bureau et du WiFi très haut débit qui marche. Du coup je vais en profiter ce soir pour travailler un peu à distance dans les meilleures conditions.
Je ne vais toutefois pas me coucher trop tard ce soir. Demain j’ai rendez-vous à 11 heures à Crackenback où va avoir lieu le mariage, à deux heures de route de Canberra, pour faire le sommet du Mont Kosciuszko qui est le point culminant de l’Australie à 2228 mètres.



































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