top of page
_affiche La Gacilly 2023.jpg

FESTIVAL DE LA GACILLY  
VILLAGE

_Image 3 Village.jpg

 FESTIVAL PHOTO DES COLLÉGIENS

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥

 

DAVID TURNLEY > AU PLUS PROFOND DES ÂMES

 

Pour sa couverture des grands événements de la fin du XXe siècle, David Turnley aura remporté le prix le plus prestigieux du monde du journalisme : un Pulitzer, en 1990. Mais vous ne verrez pas ici ces images grandioses dignes d’illustrer les pages des livres d’Histoire. C’est une autre facette du talent de David, que nous explorons ici.

D’abord, avec ce travail exceptionnel, Anna and Flander, réalisé sur deux ans entre 1978 et 1980, dans une ferme près de Détroit dans le Michigan aux États-Unis. Le photographe a suivi, avec une infinie tendresse, un vieux couple de paysans, les Hamlin, dans leur vie quotidienne, documentant la routine et les vicissitudes de la vie de fermier dans l’Amérique rurale de cette époque charnière.

Et puis, avec une série intimiste sur Paris et ses habitants. À l’instar de son frère jumeau, David est tombé amoureux de cette capitale, il y a bien longtemps, et y réside désormais. Peut-être, est-ce parce qu’il est américain, ou qu’il possède un regard inlassablement curieux, mais, après toutes ces années, il n’a jamais cessé de photographier les Parisiens et les Parisiennes comme quelqu’un qui viendrait de découvrir la ville. Au fil de ses déambulations, dans les rues, les parcs et aux terrasses, en été comme en hiver, avant, pendant et après la Covid, il compose comme un gigantesque annuaire photographique de la plus belle ville du monde et des âmes qui la peuplent.

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥

 

PETER TURNLEY > 50 ANS DE PHOTOGRAPHIE

 

Son premier reportage pour Newsweek l’emmène en Inde où il doit couvrir, en 1984, les funérailles de la première ministre Indira Gandhi, assassinée par ses propres gardes du corps, ainsi que les violences qui émaillèrent le pays après cet acte terroriste. Un tournant dans sa vie : les 15 ans qui suivent ce reportage, il continuera à travailler pour le magazine dans plus de 80 pays.

Manifestations sur la place Tian'anmen, génocide au Rwanda, guerre civile et famine en Somalie, l’apartheid et sa chute en Afrique du Sud, conflit israélo-palestinien, guerre de Bosnie-Herzégovine, Tchétchénie, guerre du Golfe… Jusqu’au 11 septembre 2001 à New York. Plongé dans le bouillonnement permanent des affres du monde, Peter Turnley a rapporté des images, certes d’actualité, mais pas seulement. Lors de ses voyages, c’est aussi et surtout la condition des hommes et des femmes dont il témoigne. De l’Histoire, toujours cyclique, et de ses fidèles compagnes : la détresse des exilés, le regard perdu des malades de la Covid, la misère de ceux qui ont tout perdu, et cette étonnante force de toujours savoir se relever. Les couleurs des photos indiquent une époque, mais ce qu’elles montrent n’a pas d’âge et pourrait avoir été pris aujourd’hui, dans l’une des trentaines de zones de conflits officiellement recensées par l’Organisation des Nations unies.

Ce que ces pépites de vie nous montrent ne doit pas nous résigner. Bien au contraire. Elles prouvent une chose que l’Europe avait malheureusement oublié jusqu’au 24 février 2022 : que la Paix doit être chérie et – surtout – qu’elle ne doit jamais être tenue pour acquise.

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥

 

LUCA LOCATELLI > C'EST DÉJÀ DEMAIN

 

Pendant des siècles, l’humanité se rassemblait autour d’une même espérance chevillée au corps : celle qui veut que le futur sera mieux que le présent. Que ce qui va être pansera les plaies de ce qui a été. Pourtant, au terme d’un siècle où les sauts technologiques n’ont jamais été aussi nombreux et à l’aube de celui qui a vu naître les plus grands bouleversements du statu quo dans tous les domaines (éducation, médecine, conquête spatiale, alimentation…), l’un des symptômes caractéristiques qui frappe les sociétés occidentales est la perte d’espoir d’un avenir meilleur.

Ce sentiment dépasse de très loin les frontières des mouvements militants animés par une jeunesse angoissée et s’immisce dans toutes les strates de la société. Aujourd’hui, les évolutions de la technologie n’émerveillent plus. Au mieux, elles indiffèrent. Au pire, elles effraient. Devant ce constat, la question mérite d’être posée : quelle différence entre progrès et innovation ?

C’est en tout cas cette interrogation que soulèvent les photographies de Luca Locatelli présentées dans cette exposition. Si cette image d’une ferme à éoliennes perçant l’écume de la mer vous fait penser à Tenet de Christopher Nolan, si celle des dizaines d’avions entassés sur un terrain vague aux États-Unis évoque une scène de film post-apocalyptique, si ces cités futuristes surgies des sables rappellent étrangement un décor de Star Wars, ce n’est pas un hasard. Pour cette série débutée en 2011, le photographe italien, collaborateur fréquent du National Geographic et dont le travail a été consacré par un prix au World Press Photo, s’est inspiré de l’esthétisme des films de science-fiction pour déclencher chez le spectateur un débat critique sur l’équilibre précaire de l’humanité sur Terre. Et contribuer à nous redonner espoir, aussi et surtout.

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥

 

NAZLI ABBASPOUR > LES FANTÔMES DE LA MÉMOIRE

 

La photo capture le présent. Mais sa magie réside dans son pouvoir de nous faire voyager dans le temps. Dans sa capacité à nous faire explorer un passé, parfois empreint de nostalgie. D’où vient-on ? Quels sont ceux dont l’entremêlement des vies a donné naissance à la nôtre ? Ces interrogations sommeillent en chacun de nous. Mais quand les vivants ne sont plus là pour répondre à ces questions, les photos peuvent parfois nous donner de précieux indices dans nos quêtes de sens.

C’est ce qu’a voulu montrer Nazli Abbaspour avec de vieux albums de photos de famille : ces grimoires poussiéreux souvent endormis dans nos greniers renferment des trésors. En s’appuyant sur les images surannées au dos desquelles sont griffonnées de lacunaires légendes, cette photographe iranienne invoque les fantômes du passé pour conjurer l’oubli. Dans sa série Réincarnation, un papillon incrusté par l’artiste va représenter la renaissance de ceux qu’elle a perdus. Avec L’énigmatique marge de l’existence, elle utilise la technique du photomontage pour peupler des ruines ou des bâtiments, laissés à l’abandon, d’habitants imaginaires, et ainsi recréer la splendeur et le faste d’un monde révolu.

Artiste multidisciplinaire formée dans les écoles de Téhéran et dont le travail a été consacré par plusieurs expositions dans son pays mais aussi en Europe, Nazli Abbaspour n’a de cesse de relier le présent et le passé, de tisser un lien entre le monde des morts et celui des vivants. Un dialogue entre hier et aujourd’hui, comme le symbole d’une identité confuse, brouillée par les événements successifs qui continuent de secouer l’Iran contemporain. Mais il n’y a jamais rien de sinistre dans sa démarche. Si la photographe parvient à nous captiver et nous emporter dans cette étrange et douce narration, c’est qu’en explorant une époque oubliée – la sienne et celle des autres – elle aide à mieux se connaître.

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥♥

 

Alain Schroeder > Sauver les orangs-outans

 

L’orang-outan est notre plus proche cousin – son nom signifie d’ailleurs « l’homme des forêts ». Nous partageons avec lui 97 % de notre ADN et il est apparu sur la planète il y a 13 millions d’années. Les Homo sapiens, eux, ont foulé la Terre il y a seulement 300 000 ans. Et pourtant, avec moins de 14 000 spécimens encore vivants, ce grand singe est menacé d'extinction. La cause de cette disparition ? L'épuisement et la fragmentation de la forêt tropicale.

Car les orangs-outans n’ont pas usurpé leur nom. Ils vivent, mangent, dorment, se déplacent et même accouchent dans les arbres. Sans eux, ils ne peuvent pas survivre. Mais les ressources naturelles abondantes de l'Indonésie (et le manque de régulations) ont attiré les appétits et les investissements étrangers depuis des décennies.

Lors d’une visite sur l’île de Sumatra il y a quelques années, le photographe Alain Schroeder, récipiendaire de deux World Press Photo, découvre, comme de nombreux touristes, ces orangs-outans. Spécialisé dans la photo de sport et sans aucun bagage particulier en biologie, il se passionne pour ces créatures et décide de se lancer corps et âme dans un long travail sur cette espèce et ceux qui essayent de la sauver. À travers trois chapitres présentés dans cette exposition, il nous raconte une course contre la montre, un combat acharné, mené chaque jour pour tenter de sauver ces primates si attachants d’une extinction que nous avons précipitée.

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥

 

LUCAS LENCI > ESPACE-TEMPS

 

L'enquête sur la photographie comme système complexe de relations est l'un des axes principaux de l'œuvre de Lucas Lenci. Ses projets visent à dévoiler le jeu photographique révélant un lieu d'expérimentation au-delà de l'apparence illusoire des images.

Dans ses travaux précédents comme dans les trois séries qui composent cette exposition, le photographe brésilien (et petit-fils de Peter Scheier, lui-même un grand nom de la photographie allemande immigré au Brésil et ayant témoigné des grands événements du pays dans les années 1950-1970) crée des essais qui soulignent le caractère silencieux et statique de la photographie. En créant un parallèle entre la photographie et la taxidermie avec Still Life, il nous amène, certes à des réflexions philosophiques sur la vie et la mort, mais nous montre surtout notre besoin impérieux de devoir préserver une nature qui disparait inexorablement sous le joug des Hommes.

Avec ses deux autres séries présentées à La Gacilly, Movimento Estático et Alpha Cities, ce sont d’autres réflexions que soulève l’objectif du photographe. Des réflexions sur notre monde qui semble osciller sans cesse entre une urbanisation galopante et une volonté de protéger et de préserver des espaces naturels de plus en plus en danger - mais de plus en plus vitaux à notre bien-être et à celui de notre planète.

Trois séries, donc, pour trois Espaces-temps. Mais aussi trois écritures photographiques radicalement différentes pour trois démarches distinctes. Des exercices pour lesquels le photographe et artiste a dû, à chaque fois, se réinventer. Créer un système et un cadre dans lesquels il s’exprime pour mieux véhiculer sa pensée, pour nous permettre de nous évader – et de voyager à travers ces trois dimensions.

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥

 

DAVID DOUBILET > LES VOIX DE L'EAU

 

Le grand inconnu ne réside pas uniquement dans les astres au-dessus de nos têtes, mais aussi dans les profondeurs abyssales de notre planète. Et, comme pour les galaxies, l’océan serait encore un mystère total sans le pouvoir magique de la photographie.

C’est pour cette raison que le rôle de l’un des pionniers de la photographie sous-marine comme David Doubilet devrait être salué le plus souvent possible. Fasciné, dès l’âge de 10 ans, par les grands fonds, depuis la lecture d’un numéro du National Geographic consacré au commandant Jacques-Yves Cousteau et à la Calypso ; il fait partie de cette poignée de photographes ayant permis au grand public de découvrir un monde jusque-là secret, sans cesse plongé dans l’obscurité et où l’Homme n’est jamais qu’un invité très temporaire.

Un monde mystérieux où l’objectif sert de harpon pour capturer des moments magiques et harmonieux ; comme cette photo de la plongeuse Dinah Halstead au milieu d’un banc de barracudas en Papouasie-Nouvelle-Guinée – une icône. Auteur de 12 livres et de plus de 70 articles dans le National Geographic, David Doubilet a notamment participé à sensibiliser l’opinion publique sur plusieurs sujets comme la fragilisation de la banquise par l’accélération du réchauffement climatique ou encore, la très controversée chasse aux dauphins de Taiji et Futo au Japon.

Les plus grandes – et les plus emblématiques – espèces sous-marines sont passées devant son appareil. Les plus petites et méconnues, aussi : les nudibranches, des mollusques que l’on surnomme « les limaces des mers » et que David Doubilet a pu photographier à l’aide d’un studio amphibie miniature. Car, plus que pour n’importe quel autre type de photographie, derrière chacune de ces images exceptionnelles présentées dans cette exposition, il faut garder en tête la minutie, l’audace, la préparation et la logistique nécessaire à leur réalisation.

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥

bottom of page