LES FEMMES S’EXPOSENT
CÔTÉ PLAGE
JEEYOUNG LEE > STAGE OF MIND [MISE EN SCÈNE DE L’ESPRIT]
Dans cette série, JeeYoung Lee s’interroge sur son identité et son existence. Ses œuvres se veulent des mises en scène de son état psychologique, exprimant sous forme métaphorique et symbolique ce qu’elle ressent. Dans son studio à Séoul, la photographe fabrique minutieusement, à la main, chaque élément de la scène qui matérialise son paysage intérieur. La dernière pièce du puzzle est une personne qui la représente. Cette description théâtrale de l’histoire de sa vie est ensuite capturée sous la forme d’une photographie, non retouchée. Puis l’artiste détruit l’installation, ce qui lui permet de transcender les émotions complexes qui l’ont poussée à créer, de s’analyser de la création à la destruction. Et le studio redevient vide.
Sélection

The Little Match Girl [La petite fille aux allumettes] # Séoul, Corée du Sud - 2008

Stage of Mind Flu [Stade de la grippe mentale] # Séoul, Corée du Sud - 2008

Breeze [Brise] # Séoul, Corée du Sud - 2016

The Little Match Girl [La petite fille aux allumettes] # Séoul, Corée du Sud - 2008
Commentaire ♥♥♥♥♥
NATALYA SAPRUNOVA > SAAMIS, NOUS VIVIONS DANS LA TOUNDRA
Les Saamis – dernier peuple autochtone d’Europe réparti entre Finlande, Suède, Norvège et Russie – ont perdu leur autonomie sur le territoire russe avec l’arrivée du pouvoir soviétique dans les années 1920. Ces nomades, qui vivaient de l’élevage des rennes et de la pêche dans la toundra, ont été contraints de vivre en appartements, de travailler dans des kolkhozes, et d’abandonner leurs pratiques traditionnelles. Désormais leur principal village, Lovozero, à 170 kilomètres au sud-est de Mourmansk, est considéré comme une réserve. Parmi les quelque 1 500 personnes qui vivent sur la péninsule de Kola, seuls deux cents parlent la langue saamie, principalement les aînés. Les habitants luttent pour préserver leur identité, pour que leur culture ne s’éteigne pas. Le tourisme, peut-être, pourrait lui donner un second souffle si tant est qu’il ne la réduise pas à un folklore.
Sélection

Saamis We used to live in the toundra [Nous vivions dans la toundra] Éleveur de rennes de père en fils, Igor Chuprov passe à toute allure sur son traineau devant les immeubles résidentiels du village # Lovorezo, Russie - 2019-2021

Saamis We used to live in the toundra [Nous vivions dans la toundra] Vêtu d’une tenue traditionnelle en peau de renne, Piotr Galkin descend l’escalier de son immeuble pour se rendre à « Prazdnik Severa », la fête du Nord, qui a lieu chaque année fin mars. # Lovorezo, Russie - 2019-2021

Saamis We used to live in the toundra [Nous vivions dans la toundra] Tatian Setchko, directrice du centre culturel saami de Lovorezo, rame sur un paddle pendant la fête traditionnelle lors du solstice d’été. # Lovorezo, Russie - 2019-2021

Saamis We used to live in the toundra [Nous vivions dans la toundra] Éleveur de rennes de père en fils, Igor Chuprov passe à toute allure sur son traineau devant les immeubles résidentiels du village # Lovorezo, Russie - 2019-2021
Commentaire ♥♥♥♥♥
ISABELLE CHAPUIS > LE PORTRAIT MIS EN SCÈNE
Pour Isabelle Chapuis, l’expression artistique est comme un fil d’Ariane à dérouler afin d’être au plus près des personnes qu’elle photographie. Elle considère l’épiderme comme une texture vibrante qui recèle la mémoire du corps, réservoir des expériences de la vie. Dans son geste créatif, elle cherche « à rendre compte de l’unité contenue dans chaque détail du vivant perceptible à nos sens ». En parallèle de la photographie plasticienne, cette posture d’écoute de ce qui cherche à se révéler l’a conduite à se former et à développer une pratique thérapeutique. En utilisant la photographie tel un support réflexif, ainsi qu’en offrant un regard amoureux aux formes du corps atteintes par les événements de la vie, celles-ci se dissolvent, se renouvellent. « Une transformation s’avère possible, plus proche de la vérité essentielle de l’être. ».
Sélection

Le portrait mis en scène Cocon II # France - 2010

Le portrait mis en scène Les coiffes # France - 2012

Le portrait mis en scène Ailées # France - 2022

Le portrait mis en scène Cocon II # France - 2010
Commentaire ♥♥♥♥♥
SANNE DERKS > MANIFIESTO DEL AGUA [MANIFESTE DE L’EAU]
Cuba reconnaît dans sa Constitution l’accès à l’eau comme un droit humain. L’une des promesses de cet État communiste est de fournir une eau potable à toute la population, un idéal entravé par une multitude de défis – le dérèglement climatique, la vétusté du système d’eau et l’embargo économique américain. Néanmoins, dans cette société non numérisée, des bataillons de travailleurs sont envoyés dans les rues pour garantir une eau assainie : des conducteurs de camions-citernes, des employés à la fumigation et des inspecteurs de réservoirs d’eau. Cette série souligne à la fois le caractère informel du système bureaucratique et l’inventivité de la population cubaine pour faire face aux challenges quotidiens liés à l’eau. Le thème de l’eau permet de donner en profondeur un aperçu du Cuba contemporain.
Sélection

Manifiesto del Agua [Manifeste de l’eau] Une « pipa » locale – un camion d’eau potable – approvisionne les habitants qui viennent remplir leurs jerricans. # Holguín, Cuba - 2022

Manifiesto del Agua [Manifeste de l’eau] Des touristes profitent de la piscine d’un complexe hôtelier à Varadero, station balnéaire la plus visitée du pays, sans se rendre compte des difficultés quotidiennes d’accès à l’eau dont souffre la majorité de la population. # Varadero, Cuba - 2019

Manifiesto del Agua [Manifeste de l’eau] Un cheval se baigne dans l’eau des lacs artificiels qui ont été créés après la révolution. Fidel Castro a pensé ces étendues d’eau pour approvisionner Camagüey dont la population ne cessait de croître. # Camagüey, Cuba - 2019

Manifiesto del Agua [Manifeste de l’eau] Une « pipa » locale – un camion d’eau potable – approvisionne les habitants qui viennent remplir leurs jerricans. # Holguín, Cuba - 2022
Commentaire ♥♥♥♥♥
MARGAUX SENLIS > UN MIEL AU GOÛT AMER
Cette série rend compte de la difficile pratique de l’apiculture contemporaine et de la disparition des abeilles. Elles font partie des nombreux pollinisateurs considérés comme menacés d’extinction. Elles meurent, et de plus en plus. C’est un désastre pour l’humanité : elles ont un rôle essentiel dans notre écosystème et sont à l’origine de la reproduction de plus de 80 % des espèces végétales. Les causes de cette catastrophe sont multiples : dérèglements climatiques, virus, acariens et parasites, disparition des habitats naturels en raison des monocultures, manque de prairies et, surtout, les traitements phytosanitaires. Lorsque les pesticides ne tuent pas les insectes, ils les affaiblissent, les désorientent, nuisent à leur système immunitaire. Par conséquent, les abeilles sont bien moins résistantes et ne peuvent plus se défendre face à toutes les menaces.
Sélection

Un miel au goût amer Jamie est une apicultrice d’origine américaine installée dans le sud de la France. Elle vit de la vente du miel qu’elle récolte et des bougies qu’elle confectionne. # Rognes, France - 2021

Un miel au goût amer Pour aller chez Martin, j’emprunte une allée où, sur les bas-côtés, sont rassemblés des structures de ruches. Je trouve beau cet empilement. Martin est le premier apiculteur que je rencontre. » # Le Lavandou, France - 2021

Un miel au goût amer L’apiculture, c’est aussi une histoire de savoir-faire et de transmission. Vanessa a récemment décidé de devenir professionnelle et d’agrandir son cheptel. Patrice, apiculteur depuis vingt ans, la guide dans cette transition. # Cambrai, France - 2022

Un miel au goût amer Jamie est une apicultrice d’origine américaine installée dans le sud de la France. Elle vit de la vente du miel qu’elle récolte et des bougies qu’elle confectionne. # Rognes, France - 2021
Commentaire ♥♥♥♥♥
ANA MENDES > CELLES ET CEUX QUE TU NE VOIS PAS
Quelle image avez-vous des peuples traditionnels et indigènes qui vivent au Brésil ? Fascinants. Luxuriants. Pittoresques. Il se peut que ces adjectifs vous rendent difficile la réflexion sur les peuples autochtones ; pourtant ces personnes de chair et de sang passent leur vie, comme vous et moi, traversées par des questions existentielles, intellectuelles et pratiques. Des peuples dont on connaît une ou deux histoires, presque rien : une fiction mal racontée pleine de clichés et de stéréotypes. Le stéréotype emprisonne la poésie du quotidien, en dissimule la beauté […] Comment sauver un regard pris en otage par l’effacement des siècles ? Comment voir la diversité des peuples originels de l’Amazonie et leurs multiples histoires et luttes ? Qui sait si nous nous libérons de la recherche de l’exubérance pour tenter de regarder attentivement ce qui ne se voit pas.
Sélection

Celles et ceux que tu ne vois pas Peuple Ka’apor Manho yr Ka’apor pêche dans la rivière avec son bébé # Terre indigène Alto Turiaçu, État du Maranhão, Brésil - 2017

Celles et ceux que tu ne vois pas Peuple Akroá Gamella Aninha et Robson jouent aux gendarmes et aux voleurs. # Terre indigène de Taquaritiua, Viana, État du Maranhão, Brésil - 2018

Celles et ceux que tu ne vois pas Communauté de Vista Alegre Alcântara, où vivent Orlandira da Silva Costa et sa fille, compte le plus grand nombre de « quilombos », ces communautés de descendants d’esclaves africains fugitifs dans le Brésil colonial. # Alcântara, État du Maranhão, Brésil - 2016

Celles et ceux que tu ne vois pas Peuple Ka’apor Manho yr Ka’apor pêche dans la rivière avec son bébé # Terre indigène Alto Turiaçu, État du Maranhão, Brésil - 2017
Commentaire ♥♥♥♥♥
ADRIENNE SURPRENANT > LE CRÉPUSCULE DES GLACIERS D’AFRIQUE
Le mont Kenya, qui culmine à 5 199 mètres, est l’une des trois montagnes d’Afrique – avec la chaîne du Rwenzori et le Kilimandjaro – couvertes par des glaciers. Mais selon les chercheurs, leur fonte totale est estimée d’ici à 2030. Le mont Kenya sera l’un des premiers massifs à perdre entièrement ses glaciers en raison du changement climatique lié à l’activité humaine, l’un des signes les plus évidents et irréversibles de ce bouleversement qui fait déjà des ravages en Afrique. Leur disparition entraînera des conséquences douloureuses pour la population : ils ont en effet un rôle d’équilibre écosystémique, d’attraction touristique, crucial pour l’économie locale, sans parler de leur importance scientifique. Grâce à des bergers, des agriculteurs, et Gitonga, un guide qui connaît la montagne par cœur, ce reportage raconte la fin des glaciers du mont Kenya, et l’impact de cette agonie.
Sélection

Le crépuscule des glaciers d’Afrique Des zèbres cheminent sur le mont Kenya dont on aperçoit des cimes à l’arrière-plan # Mont Kenya, Kenya - 2022

Le crépuscule des glaciers d’Afrique Au petit matin, un gardien de troupeau tente de se réchauffer au pied du mont Kenya. # Mont Kenya, Kenya - 2022

Le crépuscule des glaciers d’Afrique Le glacier Lewis, vu de la pointe Lenana. Lawrence Gitonga, 67 ans, est guide professionnel sur le mont Kenya depuis plus de trente-cinq ans. Lorsqu’il vit pour la première fois celui qui était le plus grand glacier du mont il fut terrifié par cette imposante masse blanche. Lorsqu’il regarde aujourd’hui ce qu’il en reste, Lawrence dit : « Je suis en deuil. Et c’est l’homme qui l’a détruit. » # Mont Kenya, Kenya - 2022

Le crépuscule des glaciers d’Afrique Des zèbres cheminent sur le mont Kenya dont on aperçoit des cimes à l’arrière-plan # Mont Kenya, Kenya - 2022
Commentaire ♥♥♥♥♥
ÉDITH ROUX > TWIN OAKS
En Virginie, la communauté intergénérationnelle et multiculturelle de Twin Oaks, créée en 1967, rassemble aujourd’hui une centaine de personnes. Elle met en pratique un mode de vie utopique, durable et riche à observer qui reflète les valeurs de coopération, d’égalité entre les individus et entre les sexes, de non-violence, de partage des revenus et de durabilité écologique. Un système économique viable – fabrication de hamacs, de tofu… – lui garantit une certaine autonomie. Chaque personne est associée aux prises de décisions, le consensus étant privilégié. À l’ère de l’anthropocène, face aux défis climatiques et aux inégalités croissantes, la communauté de Twin Oaks estelle une alternative pertinente au système capitaliste consumériste ? Ce travail photographique immersif cherche à observer, dans toute sa complexité, cette autre façon d’habiter un territoire.
Sélection

Twin Oaks Les habitations en bois ont été construites en partie par les membres de la communauté. La maison Harmony comprend des chambres agencées autour d’un grand séjour, une réserve de vêtements mis à la disposition de tous et une buanderie. # Virginie, États-Unis – années 2020

Twin Oaks Twin Oaks dispose d’un terrain de 160 hectares qui comprend prairie, rivière, champs et forêt. Des troncs d’arbres sont débités en bûches qui seront brûlées dans les poêles à bois des maisons. # Virginie, États-Unis – années 2020

Twin Oaks Originaire d eCorée du sud, la famille de Min vit dans une banlieue de Californie. Il a quitté son emploi de bureau pour Twin Oaks où il vit depuis quatre ans. Pour en devenir membre permanent, il devra obtenir l’approbation de la communauté au bout du semestre. # Virginie, États-Unis – années 2020

Twin Oaks Les habitations en bois ont été construites en partie par les membres de la communauté. La maison Harmony comprend des chambres agencées autour d’un grand séjour, une réserve de vêtements mis à la disposition de tous et une buanderie. # Virginie, États-Unis – années 2020
Commentaire ♥♥♥♥♥