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FESTIVAL L’ŒIL URBAIN 
HÔTEL DE VILLE
HALLE DU MARCHÉ
RUE DU TROU PATRIX

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SÉBASTIEN VAN MALLEGHEM > DÉMUNIS

 

Corbeil-Essonnes : ville en fin de ligne RER à 30 km de Paris. Aux registres de la mairie plus de 50.000 habitants. Chaque année, 4 500 demandes de logements sociaux s’égrènent au rythme de 90 attributions annuelles, sous un délai d’attente.

Photographe résident pendant un an, j’ai arpenté cette commune à la rencontre de ses fantômes : des hommes, des femmes, quasiment devenus des ombres, prostrées sous un arbre ou un pont ; des réfugiés, sans domiciles devenus squatters, qui disputent aux rats le confort de locaux à poubelles ; des parents anéantis, qui abritent le sommeil de leurs enfants sur la banquette arrière d’une voiture…

L’écume sombre d’autant de faillites personnelles, de ruptures sociales ou familiales, de maladies brutales, d’addictions, de migrations, de vies brisées. Face à l’accumulation de ces naufrages, l’impuissance de l’état français est patente et masque, autant qu’elle ne légitime, une attitude parfois démissionnaire, souvent désarmée… Ici, drames humains et situations d’urgence redéfinissent la banalité du quotidien.

 

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FRANÇOISE HUGIER > HDB À SINGAPOUR

 

« Singapour ville-État du sud-est asiatique, plus grand port à conteneurs de la région, est devenue depuis quelques années une « grande place de recherche » dans les domaines les plus pointus. Mais l’originalité de cette ville-État est le système des HDB (Housing Development Board) qui facilite l’accès à la propriété. 90% des Singapouriens sont de la classe moyenne, les salaires sont équivalents aux nôtres. Ils ont une sécurité sociale adaptée et efficace. Un contrôle draconien de l’immigration, des transports en commun très développés, l’état de Singapour fait tout pour que cette classe moyenne se développe à condition qu’elle suive les règles, qu’elle travaille et qu’elle consomme mais également qu’elle fasse des enfants. La fête nationale, le 9 août, a récemment été rebaptisée la « fête de l’amour ».

 

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JEOFFREY GUILLEMARD > LES DÉPLACÉS INTERNES DU SINALOAS

 

« Nous avons même laissé nos morts là-bas », regrette Pancho, les larmes aux yeux.

C’est une histoire douloureuse qu’il nous raconte, celle d’une vie perdue, loin de ses fraîches montagnes du Sinaloa. C’est là-bas que se trouve la maison de son enfance qu’il a dû fuir avec toute sa famille pour survivre à la violence des narcos. Ils ont tout perdu, tout laissé derrière eux, maisons, cultures et bétail. Ils tentent maintenant de reconstruire leurs vies dans une agglomération où ils n’ont aucun repère, un monde urbain qu’ils ne connaissent pas vraiment.

 

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