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FESTIVAL DE LA GACILLY
ARBORETUM, BERGERIE, RUE LAFAYETTE

 

ALISA MARTYNOVA > NOWHERE NEAR [PROCHE NULLE PART]

 

Alisa Martynova est une photographe russe basée à Florence. Depuis quatre ans, elle travaille sur le sujet de la migration. D’abord au travers d’un projet historique sur les descendants des migrants venus de Russie (d’où elle vient) vers l’Italie (où elle vit), suite à la révolution de 1917. Ensuite, en tournant son regard vers ceux venus en Italie plus récemment, par la mer, après à un périlleux exil durant lequel ils ont risqué leur vie. Une étude de l’Organisation Internationale pour les Migrations, parue en 2016, répertorie les principaux facteurs qui poussent ces individus à fuir leur pays. En ressortent l’insécurité, les conflits, et les discriminations sexuelles, sociales ou religieuses. Des situations d’urgence qui dépassent largement les arguments économiques souvent utilisés politiquement ou la recherche d’un travail.

Ils viennent du Nigeria, de Gambie ou de la Côte d’Ivoire. Pour beaucoup, le rêve s’arrête en prison en Libye où les actes de torture, esclavages et viols se multiplient. À la recherche d’un Eldorado, ou du moins d’un endroit vivable où s’installer, ils voyagent, dissimulés, nuit après nuit. Après une longue traversée en bateau, ils deviennent des étoiles, qui s’évaporent dans la nuit et forment une constellation. Dans leurs différences et similarités, ils témoignent tous et toutes d’un rêve, d’un horizon commun pour lequel chacun abandonnera une petite partie de soi.

 

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CHLOÉ AZZOPARDI > ÉCOSYSTÈMES

 

Chloé Azzopardi est une photographe française vivant et travaillant entre Paris et le massif montagneux catalan Montserrat. Elle privilégie les travaux au long-court, s’intéressant à la santé mentale, à l’éthologie et à la construction d’un futur imaginaire dépassant notre ère actuelle. Dans cette série, la photographe développe une fable futuriste et métaphorique questionnant la relation de l’humain à l’animal. Pendant longtemps, la philosophie occidentale a distingué les espèces, la nature et la culture, au point de nous séparer du reste du vivant et d’oublier toute l’interdépendance de la nature. Une pensée qui va pourtant à l’encontre des grands principes scientifiques sur l’équilibre fragile de notre environnement et de la réalité de nos origines : nous sommes par exemple plus proches du chimpanzé avec qui nous partageons environ 98 % de notre ADN, qu’il ne l’est lui-même du gorille. Dans cet écosystème fantasmé, de nouvelles relations interespèces peuvent être imaginées, formant une communauté préservée du prisme de l’utilité ou de la servitude. Une fiction intimiste qui nous éclaire sur la possibilité d’une (r)évolution de notre conception du vivant.

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MAXIME TAILLEZ > FRONTIÈRE(S)

 

C’est un fait, les frontières sont une construction humaine. Mouvantes, elles évoluent avec l’histoire. Pourtant, avec le temps, nous oublions qu’elles appartiennent au monde des hommes, qui ont marqué le paysage et créé des clivages, qu’ils soient géographiques, culturels ou sociaux. Elles répondent à un besoin de simplification pour définir le monde : le dedans, le « Nous » et ce qui est extérieur, « l ‘Autre ».

Les frontières sont l’héritage et la manifestation d’une lente construction culturelle, conceptuelle et technologique : les langues, monnaies, barrières, papiers d’identité, caméras, satellites de surveillances… et de nombreuses autres inventions qui structurent le sentiment d’appartenance.

Dans ce travail fait en France, le photographe Maxime Taillez crée une résonance entre toutes ces notions complexes qui constituent les frontières, physiques ou immatérielles, et nous invite à repenser notre propre relation à cette notion clé qui définit à la fois une limite et une ouverture. En Europe, grâce à l’espace Schengen, les biens et les personnes résidentes du territoire profitent d’une grande liberté de circulation. Les délimitations disparaissent et des territoires qui étaient séparés sont maintenant liés. Les individus circulent poursuivant les avantages de tel ou tel espace. La nature aussi reprend ses droits. Le spectateur découvre au travers de cette série photographique, une variété de paysages naturels ou artificiels, où seulement de petites traces de ces séparations témoignent et nous questionnent encore sur ces frontières.

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JÉRÔME BLIN > LA PROMESSE

 

Ce projet réalisé par Jérôme Blin dans le cadre de la seconde édition de la résidence de création Ruralité(s) s’inscrit dans la poursuite de son travail photographique sur le monde rural et des périphéries. Jérôme Blin a souhaité cette fois s’intéresser à cette jeunesse des campagnes à l’heure de ses choix et non-choix, entre un ici et un ailleurs, rester ou tout quitter, peut-être pour mieux revenir. L’œuvre photographique de Jérôme Blin s’appuie sur une démarche documentaire en laissant une large place à la sensibilité de son regard sur les personnes qu’il rencontre. Originaire de Redon et issu du monde paysan, Jérôme Blin a travaillé quelques années dans le milieu industriel avant de devenir photographe. Beaucoup de ses travaux photographiques font écho à sa propre trajectoire personnelle. Son regard sur la jeunesse d’un territoire qu’il connaît bien touche à l’intime de parcours personnels de ces jeunes adultes, étudiants et apprentis, qui se confrontent aux premiers choix.

« Je souhaite une photographie ouverte, une photographie qui part du document mais n’oublie pas sa part sensible, poétique, plastique et qui peut aussi laisser entrer une part de fiction. […] Je pars du réel pour ensuite laisser la place au spectateur. » Ces jeunes et les décors qui les accompagnent sont autant d’espoirs mais également de difficultés personnelles dans lesquels chacun peut se retrouver.

Ce projet mêlant couleur et noir et blanc revêt dès lors un caractère universel et intemporel des choix auxquels nous sommes tous confrontés dans ce passage délicat à l’âge adulte.

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MARYAM FIRUZI > IDENTITÉS PERSANES

 

De son propre aveu, Maryam Firuzi n’avait pas prévu de devenir photographe. Cette talentueuse réalisatrice iranienne, diplômée en calligraphie persane et en étude cinématographique, découvre la grammaire de l’image fixe lors de ses projets étudiants et du soutien de sa thèse sur l’introspection dans le cinéma.

« Je suis convaincue que tous les médiums sont liés les uns avec les autres », racontait-t-elle dans un entretien à Paris Photo, où son travail a été exposé par la Silk Road Gallery de Téhéran. « Ma pratique est influencée par toutes ces formes d’art de différentes manières. La calligraphie m’a appris la discipline et le dévouement. La peinture, la liberté d’expression et la littérature la bonne manière de développer et d’articuler mes idées. »

Dans ses séries photographiques où s’exprime son regard fondamentalement novateur, Firuzi explore son monde – celui de l’Iran actuel. Un univers dans lequel la place de la femme est de facto complexe. Elle réfléchit sur la notion de l’héritage, sur le port du voile et les cheveux… Elle explique : « Dans mon pays où le genre est un sujet sensible, dans toutes les strates de la société, est-il possible de ne pas penser à son statut de femme dans mon travail ? La présence du genre est tellement importante que j’ai parfois peur d’être forcée à penser comme une femme, à créer des œuvres qui ne touchent que les femmes. »

Quatre séries de Maryam Firuzi sont exposées à La Gacilly, dont une présentée en exclusivité pour le Festival. Un regard qui bouleverse toutes nos notions de la photographie.

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