FESTIVAL DE LA GACILLY
HAUT DU VILLAGE
COLLÉGIENS DU MORBIHAN > L’OUVERTURE
À travers l’œil des photographes, les expositions nous offrent chaque année une ouverture sur le monde, sur des aires géographiques et des cultures extérieures à notre milieu habituel. Elles nous amènent à découvrir des écritures photographiques multiples et des auteurs variés. Elles nous alertent également sur des problématiques environnementales et sociétales que nous ignorons bien souvent.
L’ouverture est également un terme bien connu des photographes, car techniquement lié au vocabulaire optique de l’appareil photo. Tout au long du projet « Festival Photo des collégiens du Morbihan », c’est également la pratique photographique que 350 collégiens du département découvrent et expérimentent aux côtés de leur photographe parrain-marraine.
Les ouvertures désignent par ailleurs autant de fenêtres, de portes, de cadres qui font le lien entre notre espace intime et l’extérieur. Qu’elle soit abordée dans ses sens propres ou figurés, la notion d’ouverture porte en elle celle du passage, de la communication, du voyage vers un ailleurs ou vers l’autre, et interroge in fine la construction de notre identité individuelle et collective et notre rapport à autrui.
Sélection
Ouvrir, s’ouvrir # Guéméné-sur-Skorff, France - 2022
S’ouvre mon cœur # Lanester, France - 2022
Nos regards sont multiples, la nature nous ouvre ses portes et nous devenons libres. # Plouay, France - 2022
Ouvrir, s’ouvrir # Guéméné-sur-Skorff, France - 2022
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REPORTERS SANS FRONTIÈRES > TREES [ARBRES]
« Sans une presse libre, aucun combat ne peut être entendu. »
À l’heure où les sociétés se déchirent autour de fake-news alimentant des réseaux sociaux qui enferment les individus dans des bulles d’informations ne confirmant que ce qu’ils pensent déjà, la devise de Reporters sans frontières retentit comme une alarme.
Ardent défenseur de la liberté des journalistes, RSF a également toujours été un partenaire des photographes de presse et de la photographie en général. Pour célébrer le 30e anniversaire de leur revue mettant à l’honneur aussi bien des illustrateurs que les plus grands noms de l’image fixe, le Festival Photo La Gacilly, dans un souci permanent d’engagement, s’associe avec RSF dans la publication d’un numéro spécial consacré aux arbres et dont les clichés seront présentés sur nos cimaises tout l’été.
100 photos de 100 grands noms de la photographie s’articulent autour de ce thème commun de l’arbre : qu’il soit le sujet principal de l’image, un simple élément de décor, un point de détail ou même une ombre portée sur un mur.
L’occasion de réfléchir à la place que l’arbre occupe dans nos vies et dans la perception du monde qu’ont les photographes. De montrer comment, inconsciemment ou non, leur regard s’appuie sur eux pour construire leur image. Le premier arbre est apparu sur terre il y a 385 millions d’années et, depuis l’aube de notre espèce, a toujours été un repère essentiel dans l’histoire de l’humanité. Ces images montrent comment il s’est enraciné dans nos vies et dans notre imaginaire commun.
Sélection
Bisons # Parc de Yellowstone, Wyoming, États-Unis - 2011
Un ours Kermode dans les forêts # Colombie Britannique, Canada - 2010
Les populations vivent en harmonie avec la nature depuis des siècles. Un équilibre compromis par l’arrivée des groupes miniers et forestiers. # Lac Murray, Papouasie-Nouvelle-Guinée - 2008
Bisons # Parc de Yellowstone, Wyoming, États-Unis - 2011
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STEPHAN GLADIEU > HOMO DETRITUS
« La République démocratique du Congo est un scandale géologique. » Sans détour, le photographe français donne le ton de son propos. Deuxième plus grand pays des 54 états qui composent le continent africain, la RDC ou Congo Kinshasa possède l’un des sous-sols les plus riches au monde : or, coltan, diamant, cobalt, pétrole… Il demeure pourtant à la huitième place sur la liste des pays les plus pauvres de notre planète.
Dans la capitale, les bidonvilles croulent sous les déchets en tout genre : téléphones portables, plastiques, bouchons, mousses synthétiques, chambres à air, tissus, câbles électriques, seringues, cartons, capsules, pièces détachées de voiture, canettes…
Dans cette série de portraits, Gladieu met en scène un collectif d’artistes fondé il y a six ans par le plasticien Eddy Ekete. Ces peintres, chanteurs et musiciens se sont unis pour dénoncer la tragédie de leur quotidien, les guerres qui en découlent, l’exploitation des femmes et des hommes, et la misère qui les prive de toute dignité.
Utilisant les détritus comme matière première, ils confectionnent des tenues et des masques inspirés des traditions africaines pour dénoncer le chaos écologique dans lequel la RDC est maintenue. « Le collectif m’a accueilli pour réaliser ce projet », raconte le photographe. « J’ai choisi de réaliser leurs portraits dans les rues de Kinshasa, avec des décors et des personnages qui se répondent. » Des Homo Detritus, fabuleusement grotesques et terriblement évocateurs d’un mal moderne : celui de la vanité de la surconsommation.
Sélection
Homo Detritus Kimbalambala Artiste : Jean Precy Numbi Samba # Quartier de Ndjili, Kinshasa, République démocratique du Congo - 2019
Homo Detritus L'homme pneu Artiste : Savant Noir # Quartier de Matonge Kimpwanza, Kinshasa, République démocratique du Congo - 2019
Homo Detritus L'homme paquet de cigarettes Artiste : Etabe Arnold # Quartier de Selembao, Kinshasa, République démocratique du Congo - 2019
Homo Detritus Kimbalambala Artiste : Jean Precy Numbi Samba # Quartier de Ndjili, Kinshasa, République démocratique du Congo - 2019
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MONEY SHARMA > NOCTURNE INDIEN
Avec 1 milliard 380 millions de personnes vivant sur son territoire, l’Inde est le deuxième état le plus peuplé de la planète, après la Chine, et loin devant les États-Unis. Une démographie qui, conjuguée à une urbanisation galopante et une modernisation fulgurante, a transformé le pays en un ogre énergivore : New Dehli caracole en tête du classement des villes les plus polluées du monde. Et pour cause. Deux millions et demi de tonnes de charbon sont englouties chaque jour pour les besoins énergétiques de la population indienne (70% de l’électricité est produite par des centrales à charbon). Et, si lors de la COP26, le Premier ministre Narendra Modi a bien annoncé souhaiter atteindre la neutralité carbone d’ici à 2070, en investissant massivement dans les énergies renouvelables, son gouvernement n’a rien fait pour diminuer la dépendance indienne vis-à-vis du charbon. Bien au contraire : 40 mines de charbon ont récemment été mises aux enchères par l’État à des fins commerciales.
Photographe pour l’AFP, Money Sharma illustre par ses images tous les maillons de la chaine du charbon indienne : de la consommation domestique, pour faire bouillir de l’eau ou chauffer son foyer, jusqu’à l’immensité des mines depuis lesquelles sont excavées les milliers de tonnes de cet or noir. Un combustible qui empoisonne la planète et la santé des populations vivant sur ces terres écorchées et balafrées de crevasses d’où s’échappent flammes et gaz toxiques.
Sélection
Un homme fait un selfie depuis sa barque perdue eu milieu de l’apis brouillard de pollution. # Fleuve Yamuna, New Dehli, Inde – années 2020
Les niveaux de pollution de l’air dans la capitale indienne atteignent régulièrement des niveaux extrêmement dangereux pour la santé. # New Dehli, Inde – années 2020
Malgré un fort développement de la classe moyenne, les estimations des Nations Unies s’accordent à recenser plus de 300 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. # Inde – années 2020
Un homme fait un selfie depuis sa barque perdue eu milieu de l’apis brouillard de pollution. # Fleuve Yamuna, New Dehli, Inde – années 2020
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ANTONIN BORGEAUD > LES ÎLES DANS UN ÉCRIN
La plus belle corde à l’arc du photographe, c’est sa polyvalence. Antonin Borgeaud est aussi à l’aise et talentueux devant une star d’Hollywood comme Forest Whitaker, qu’en reportage dans les rues de Shanghai ou sur un défilé de mode. C’est cette capacité à savoir tout photographier avec la même subtilité et la même élégance qui a motivé le choix de ce photographe français pour la réalisation de cette nouvelle commande du Conseil départemental du Morbihan.
Cette année, le projet photographique se concentre sur le Golfe du Morbihan, véritable joyau naturel français, 17 000 hectares d’espaces maritimes parsemés d’îles et d’îlots, un concentré de paysages, une mosaïque de milieux d’un intérêt écologique majeur. Et pour la première fois de l’histoire de cette tradition gacilienne, cette commande sera réalisée en noir et blanc.
Plus que des émeraudes sur l’océan, les îles du Golfe sont aussi des sanctuaires de biodiversité et des modèles de durabilité dans la conservation du patrimoine, la protection du territoire sur des espaces naturels sensibles, l’économie et l’agriculture responsable. Dans ce monde entre terre et mer où Antonin Borgeaud s’est immergé plusieurs semaines cet hiver, cette commande s’applique à illustrer – grâce à des images plasticiennes et documentaires - le rapport que les hommes entretiennent avec ce territoire fragile menacé par la pression touristique sur un littoral attractif, mais véritable laboratoire des pratiques novatrices pour le développement d’une économie écologique.
Sélection
Catherine Pallard chez elle # île de Creïzic, Golfe du Morbihan, France - 2022
Ivan Selo dans son parc à huîtres. Un producteur militant, installé à Baden et soucieux de préserver un écosystème fragile. # Golfe du Morbihan, France - 2022
Le château de Suscino, résidence des ducs de Bretagne, se dresse au bord de l’océan au cœur de ce qui était autrefois un vaste espace boisé. Construit à la fin du Moyen Âge, il est situé dans la presqu’île de Rhuys aujourd’hui formé de marais salants et de prairies. # Sarzeau, Golfe du Morbihan, France - 2022
Catherine Pallard chez elle # île de Creïzic, Golfe du Morbihan, France - 2022
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