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FESTIVAL PHOTO HOULGATE,
LES FEMMES S’EXPOSENT 

CÔTÉ VILLE

 

CAROLE DESCORDES > NATURES MORTES

 

Née dans une famille de galeristes, j’ai évolué parmi les tableaux du XVIIIe siècle et j’aime particulièrement Jean Siméon Chardin et Anne Vallayer-Coster. J’affectionne aussi les peintres hollandais du XVIIe siècle et espagnols du XVIe pour leur modernité ! Récemment, je m’intéresse au travail de Giorgio Morandi, peintre et graveur italien du début du XXe siècle. Afin de m’imprégner de la lumière étonnante de leurs œuvres, je me plonge souvent dans les livres, sources d’inspiration intarissables. L’ambiance calme et apaisante du studio photo procure sérénité et concentration. J’y construis la lumière telle une peintre avec une source principale sur la gauche. Je travaille toujours au flash pour maîtriser ce que je fais. C’est le plus souvent un objet qui m’amène une idée ; j’oscille entre foisonnement et épure selon mon humeur. Quand j’esquisse une image, je la compose bien sûr, mais elle s’inscrit dans un fil que je me raconte.

 

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LAURA MENASSA > IN BETWEEN, ENTRE ILLUSIONS ET RÉALITÉS

 

Cette série révèle la tension dans laquelle le Liban est plongé. D’un côté, la carte postale rêvée et fantasmée ; de l’autre, l’envers du décor : une réalité que l’on tend à dissimuler mais à laquelle le peuple libanais est confronté quotidiennement. La « Suisse du Moyen-Orient », je ne l’ai pas connue. Ma génération et la suivante sont bercées au rythme des récits des guerres. Depuis que je vis ici, j’ai vu des feux, une révolution, des conflits frontaliers, une explosion, une pandémie, une économie s’effondrer… J’ai vu des gens tout perdre, petit à petit… En 2022, il n’y a toujours pas d’eau potable, d’électricité et d’essence, plus assez de nourriture. Ils ont le moral à zéro. Cette série comprend des images prises au Liban depuis une quinzaine d’années : les ruines de l’après-guerre de 2006, la révolution d’octobre 2019, l’explosion d’août 2020, les camps de réfugiés, les rues et certains lieux touristiques.

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MANU FERNEINI > TEMPÊTE IMMOBILE

 

Au Liban, j’ai toujours ressenti que le temps n’existait pas. Le moment présent est comme suspendu, figé entre les problématiques non résolues d’un passé sanglant et les perspectives invisibles d’un futur absent. Cette faille temporelle s’est creusée davantage avec l’effondrement de l’économie en 2019 puis l’explosion du 4 août, un an plus tard. Ces deux événements ont déclenché une troisième vague d’exode massif de la population, notamment de la jeunesse libanaise, vers l’étranger. Avec un appareil analogique moyen format, dont l’utilisation m’oblige à m’ancrer dans le moment présent, je cherche les traces de ces espaces temps à peine perceptibles sur les visages de ceux qui, par choix ou malgré eux, vivent encore dans ce pays. Ces photographies de rue sont une tentative de conserver la mémoire d’une Histoire qui n’avance plus, qui est déjà figée avant même d’être photographiée.

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SANDRA CALLIGARO > AFGHANISTAN, L’ÉTERNELLE TOURMENTE

 

Quand en Afghanistan, le 15 août 2021, les talibans reprennent le pouvoir après vingt ans de présence internationale, je suis à la fois stupéfaite et sidérée. Dans les villes, les Afghans sont paniqués par ce brusque retour des fondamentalistes religieux. Il n’y a plus de guerre : les soldats américains sont partis, l’insurrection talibane est terminée. Pour autant, la période est loin d’être paisible. Après la chute de Kaboul, le pays s’enfonce dans une crise économique et humanitaire. Alors qu’une chape de plomb tombe sur la capitale, des provinces jusque-là inaccessibles car trop dangereuses s’ouvrent à moi : le temps semble s’y être figé, mais la guerre y a laissé des traces. Les rêves envolés des urbains cosmopolites s’entrechoquent avec la fin de la clandestinité de ceux qui ont fait le djihad. Ce pays saura-t-il un jour s’apaiser ?

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OKSANA PARAFENIUK > UKRAINE, LA VIE D’AVANT

 

Il est difficile de mettre des mots sur ce que je ressens en regardant mes photographies des six dernières années en Ukraine. Chaque personne, chaque endroit sur ces photos a été touché d’une manière ou d’une autre. La guerre brutale à grande échelle que la Russie a lancée sur l’Ukraine le 24 février 2022 a tout bouleversé. Les lieux ont changé à jamais. Je vois les terrils houillers à Toretsk une usine de coke à Avdiivka – lieux de combats très violents –, les rues de Kyiv et le mémorial de Maïdan, le sanatorium près d’Odessa : tous ces endroits vivent l’enfer et la terreur. Toute l’Ukraine, en lutte pour sa liberté, est en proie à une douleur et un chagrin, immenses. Maintenant, plus que jamais, je comprends l’importance de documenter sur mon pays, de préserver la mémoire des villes ukrainiennes et des Ukrainiens chaque jour qui passe. Exposition en partenariat avec la mairie de Houlgate en soutien aux Ukrainiens.

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ÉDUCATION À L’IMAGE L’ÉCOLE DE HOULGATE

 

Dès la première année, le Festival a mené un projet pédagogique avec l’école primaire de Houlgate. En 2021, le Festival a souhaité proposer un cursus complet à toutes les classes pour les former à et par l’image : il a été reconduit pour cette cinquième édition. Grâce à des ateliers conçus par des professionnelles, les écoliers découvrent les métiers de l’image, se confrontent à une diversité de points de vue, apprennent à affûter leurs regards. Cette année, les maternelles sont parties à la recherche des « lutins » de leur école avec la photographe Florence Levillain. Les primaires ont abordé le photojournalisme avec Florence Brochoire, réalisé de la photographie de rue avec Élisabeth Schneider, appréhendé la photographie d’architecture avec Ieva Saudargaitė Douaihi et recomposé les images présentes dans leurs écrans avec Clothilde Évide. Leurs créations sont venues nourrir les échanges avec des classes d’une école au Liban dans le cadre d’une correspondance visuelle. En prenant conscience des diverses façons possibles de voir et de regarder, les enfants perçoivent pleinement le monde qui les entoure et leur capacité à s’y impliquer.

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