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FESTIVAL L’ŒIL URBAIN  
COMMANDERIE SAINT-JEAN
ET MÉDIATHÈQUE CHANTEMERLE 

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JOHN TROTTER > NO AGUA, NO VIDA

 

Le 24 mars 2001, au lever du soleil, j’étais au volant de ma voiture de location sur une piste sèche et pleine d’ornières, traversant ce qui avait été l’une des plus grandes zones humides du monde, dans le delta du fleuve Colorado au Mexique. Devant moi, le panache poussiéreux d’un pick-up conduit par un homme de la région que j’avais rencontré la veille. Depuis des années, je lisais qu’aux États-Unis d’immenses barrages avaient tellement bloqué le débit du fleuve qu’il n’atteignait presque plus la mer de Cortez. J’ai finalement décidé d’aller voir par moi-même. Ce matin-là, je n’avais aucune idée d’où ce projet allait me mener, je sentais seulement que je devais le commencer. Aujourd’hui, vingt ans plus tard, j’ai photographié sur toute la longueur du fleuve Colorado ainsi que le long de son système d’adduction d’eau très étendu et complexe, sur lequel de vastes villes et des fermes ont été construites sur une terre très sèche. Je n’avais aucun moyen de savoir que 2001 marquerait également le début d’une sécheresse sans précédent dans l’histoire moderne, exacerbée par le changement climatique. Avant même qu’elle ne commence, les hydrologues avaient prévenu que l’accord “Colorado River Compact” de 1922 avait garanti à sept États américains et au Mexique plus d’eau que celle qui serait réellement disponible à long terme. Le prélèvement excessif de l’eau stockée derrière les barrages complexes du système de gestion de l’eau a semé les graines d’un effondrement écologique inévitable.

 

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DARCY PADILLA > JULIE PROJECT

 

En 1993, Darcy Padilla rencontre Julie Baird au cours d’un reportage où elle suit un médecin dans sa tournée à l’Ambassador. Un hôtel du quartier de Tenderloin à San Francisco qui tient lieu d’annexe aux hôpitaux surchargés. Une fois ce reportage terminé, elle décide de revenir dans cet hôtel pour suivre les personnes avec qui elle a noué une forte relation. Jamais elle n’avait imaginé que ce 28 février 1993 marquerait le début d’un long projet photographique au cours duquel elle suivrait, au plus près, dix-huit années de la vie de Julie, des ruelles de San Francisco au fin fond de l’Alaska. De là naît le Julie Project, une série d’images en noir et blanc qui racontent le destin tragique de cette jeune femme, de ses enfants et des hommes qui l’ont entourée. La naissance de Rachel, les grossesses successives, le placement des enfants en foyer, le combat contre la maladie, sont autant d’épisodes de la vie de Julie que racontent ces images avec pudeur et justesse. Dans cette approche tout à la fois documentaire et intimiste qui démarre le jour de leur rencontre et se termine à la mort de Julie, Darcy Padilla témoigne de la pauvreté, des familles brisées, de la toxicomanie, du sida et des relations violentes.

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GUILLAUME HERBAUT > TERRE DÉSIRÉE

 

« L’Ukraine est un marqueur dans mon parcours photographique. Par ce pays, je suis passé du photojournalisme classique en noir et blanc, à une photographie documentaire qui relate le drame invisible d’une catastrophe nucléaire. En 2001, dès les premiers instants de mon arrivée, je me suis senti lié à ce territoire. Les couleurs, me rappelaient celles de mon enfance. Les gens m’acceptaient dans leur quotidien. Je découvrais la zone interdite contaminée. Un monde parallèle, un rapport au réel différent, une interrogation sur la manière de photographier les traces de l’Histoire. Depuis je vais chaque année dans ce pays : en 2004, lors de la révolution Orange et le Donbass puis lors du retour des cosaques, symboles d’une identité ukrainienne ; en 2008 avec la Crimée et ses tensions intercommunautaires. Des séries de reportages, comme un puzzle qui me préparait à suivre en 2014 la révolution Maïdan et la guerre. L’histoire de ce pays m’a permis d’explorer différentes narrations, de casser des repères pour finalement me remettre dans l’actualité et réfléchir sur le photojournalisme aujourd’hui. À l’image de la contamination en tâches de léopard de Tchernobyl, l’Ukraine est partagée actuellement en différentes zones : des zones contaminées, des zones de guerre, des zones de paix comme un miroir du futur de nos sociétés. Une raison qui me pousse à continuer. »

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ÉDOUARD ÉLIAS > MĔDĬTERRĀNĔUM

 

En mars 2016, quand il embarque à bord de l’Aquarius, navire affrété par l’ONG SOS Méditerranée pour le sauvetage des migrants naufragés, Édouard Élias, photographe de guerre, n’a pas 25 ans, mais déjà l’expérience de nombreux conflits et de onze mois de captivité comme otage en Syrie. Équipé d’un appareil panoramique argentique tout récemment acquis, il assiste au sauvetage de près de 200 personnes, observe la mer inquiétante et la détresse des hommes. Mal à l’aise parfois face à ceux qui ont tout perdu, s’interrogeant sur sa place et son rôle, il entend s’éloigner du flux incessant des images d’actualité pour adopter une approche plus documentaire, composer des images où la référence aux grandes peintures navales est explicite et assumer une volonté de laisser trace pour l’Histoire.

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