FESTIVAL DU REGARD
ANCIENNE POSTE DE CERGY – ZONE 6-10
ROBERT DOISNEAU > MEILLEURS VŒUX
Le Festival du Regard est heureux de présenter pour la première fois l’exposition des cartes de vœux de Robert Doisneau (27 photographies accompagnées pour certaines de leur making of). Après-guerre, chaque année en décembre, toute la famille était sollicitée pour la fameuse carte, comme nous le raconte sa fille Francine :
« Ma sœur n’avait pas 1 an qu’elle était déjà réquisitionnée, brandissant en 1942 un panneau ‘et surtout la santé’...
En 1947 j’ai été convoquée sur terre pour rejoindre dès 1948 l’équipe de prise de vues : nous étions environnées sur la photo de l’année de papiers administratifs, le cauchemar de mon père : commandements avertissements, avis de contributions... les temps étaient durs sans doute, il était urgent d’en rire. Nous étions les modèles exclusifs de cette production annuelle de la carte de vœux.
À la fin du mois de décembre les idées fusaient pour la carte à venir. Des prises de vues à la limite du burlesque parfois, des jeux de mots souvent, qui provoquaient toujours des séances de pose soignées, très longues souvent, renouvelées quand la première prise n’était pas satisfaisante.
Les vœux, d’année en année, prenaient un tour de plus en plus professionnel. Il faut dire que chaque année une troupe de plus en plus nombreuse d’amis et de relations attendaient « la carte de vœux ».
A la fin des années 60, quand nous nous apprêtions à quitter la maison des parents, l’exercice était devenu chronophage. Il y eu d’ailleurs un petit temps de pause.
Et puis en 1973, les petits enfants arrivant, la carte de vœux a resurgi, applaudie par les amis encore plus nombreux, jusqu’en 1990.
La dernière, les vœux et les gants prenait congé d’une tradition qui était presque cinquantenaire.
Aujourd’hui encore nous recevons des messages de parfaits inconnus qui nous disent avoir l’ensemble de la collection, ou rechercher une année précise comme le font des collectionneurs d’éditions rares. Les cartes sont devenues pour certains de précieux objets de collection.
Ne perdons pas de vues pourtant le message essentiel que mon père adressait à tous ceux qui la recevaient autrefois et qu’il semble livrer par-delà les nuages à tous ceux qui sont prêts à s’en amuser encore aujourd’hui : BONNE ANNÉE ! »
Sélection
Meilleurs vœux 1945 # France
Meilleurs vœux 1946 # France
Meilleurs vœux 1981 # France
Meilleurs vœux 1945 # France
Commentaire ♥♥♥♥♥
MARILIA DESTOT > LA PROMESSE
« La promesse est mon journal poème : la promesse du couple, de l’enfant à venir, du monde à découvrir. Un journal débuté il y a vingt ans, que je décompose et recompose au fil du temps, des lieux. Visages, paysages, et détails du quotidien se font écho et dessinent en filigrane le film de nos souvenirs. Les attentes et les absences, les cycles et les ruptures, les bonheurs et les fêlures... du désir d’enfant à la maternité, vers l’enfance retrouvée, la promesse célèbre les petits vertiges, les peurs souterraines, les miracles ordinaires de la vie, et trace une mémoire contemplative du temps qui passe. Série au long cours, la promesse se développe en chapitres de vie, collection de carnets entre vos mains, ou constellations d’images sur les murs. Si mes images racontent une histoire personnelle, je les laisse volontiers se détacher, vagabonder vers d’autres imaginaires. J’aime travailler en correspondance avec d’autres artistes et, pour mon livre la promesse, j’ai eu le désir d’une collaboration littéraire plurielle : à chaque carnet, inviter un·e artiste qui aurait accompagné un morceau de ma vie à en partager et réinventer le récit. Dominique A, Sabine Huynh, Keren Ann furent les complices de cette aventure poétique, les plumes délicates de mes trois premiers carnets. La promesse c’est mon histoire, la leur, la vôtre aujourd’hui. Une série d’échos à l’infini. »
Sélection
La promesse # France – années 2020
La promesse Maternité # France – années 2020
La promesse # France – années 2020
La promesse # France – années 2020
Commentaire ♥♥♥♥♥
LES CLASSIQUES > L’INTIME ET L’AUTOFICTION VUS PAR…
Afin de prolonger la thématique de cette édition, les directrices artistiques Sylvie Hugues et Mathilde Terraube, ont demandé à des grands noms de la photographie ainsi qu’à des galeries prestigieuses de sortir de leurs boîtes quelques tirages d’époque ou modernes, issus de séries qui ont marqué l’histoire de la photographie comme le Voyage Sentimental d’Araki.
L’occasion de montrer au public des tirages de collection peu vus, comme ceux de Ralph Eugene Meatyard et de Miroslav Tichy. De redécouvrir les photographies de Frida Kahlo dans l’intimité réalisée par Lucienne Bloch et une autre facette du travail du grand photographe Michael Ackerman.
Mais aussi quelques papiers albuminés du XIXe siècle.
Sélection
L'intime et l'autofiction au XIXe Yokohama Shashin, maison de bain # Nagasaki, Japon – 1880-1890
L'intime et l'autofiction au Japon XIXe Femmes à leur toilette # Japon - 1885
Collection Particulière # 1962
L'intime et l'autofiction au XIXe Yokohama Shashin, maison de bain # Nagasaki, Japon – 1880-1890
Commentaire ♥♥♥♥♥
EVA RUBINSTEIN > ÉLÉGIES
Les photographies noir et blanc de « Élégies » ont été prises entre 1969 et 1990 dans différents pays d’Europe : France, Italie, Pologne, Grande Bretagne, ainsi qu’aux Etats-Unis. Eva Rubinstein, fille du célèbre pianiste, photographie les lieux et les objets communs avec une infinie élégance et un sens particulier de la lumière. Ses images respirent la quiétude et embrassent la vie, la mort et l’amour. La photographe a un rapport très personnel et intime avec ses sujets. « Eva Rubinstein », écrit Jean-Claude Lemagny, « ne photographie que pour se trouver elle-même et elle ne se recherche elle-même que pour mieux aller vers l’autre. Ses images font penser à des décors et n’attendent pourtant aucun comédien, elles se suffisent dans la tranquillité de leur espace. C’est que l’attente est celle d’un être aimé, non d’un simulacre, ou, plutôt, qu’il est déjà là, dans la chaude intimité de la vieille maison. Parce qu’il s’agit d’amour nous atteignons ce point ultime où le sentiment de la présence de l’autre et celui de la solitude se confondent dans une seule et même chose. »
« Normalement je ne donne pas de titre à mes expositions, » nous dit-elle, « quand on me le demande j’essaie de trouver un mot ou une phrase qui pourrait donner une idée de l’état d’esprit dans lequel se retrouvent toutes les images. J’aime beaucoup la définition du dictionnaire. Élégie : un poème lyrique dont le ton est plus souvent tendre et triste. Pour moi ces images sont chacune, une toute petite partie d’un autoportrait qui est souvent un peu triste, mais, j’espère aussi, tendre. »
Sélection
Élégies Toby's Bed [Le lite de Toby] # Rhode Island, États-Unis - 1975
Élégies Torn Curtains, Abandoned House [Rideaux déchirés, maison abandonnée] # Rhode Island, États-Unis - 1972
Élégies Male Torso and Arm [Torse et bras masculin] # États-Unis
Élégies Toby's Bed [Le lite de Toby] # Rhode Island, États-Unis - 1975
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PATRICK TABERNA > AUTRES JOURNÉES
Patrick Taberna poursuit un travail d’une poésie intimiste, à la fois autobiographie familiale et journal de voyage. Construisant une œuvre lente, Patrick Taberna photographie essentiellement en voyage, et sa famille est son unique sujet, ou, du moins, elle est le fil rouge qui suscite et accompagne toute sa photographie.
Ce besoin du voyage (pas nécessairement lointain) est une stimulation pour l’imaginaire, pour retrouver un esprit d’enfance où toute journée est riche en découvertes, où l’esprit est entièrement dédié à l’instant. C’est, dans un léger décalage par rapport au temps du quotidien, une photographie des sensations, ouverte au monde de l’enfance, à cet atelier des souvenirs où se forment des impressions durables. La simplicité est un équilibre difficile à atteindre. Patrick Taberna réussit dans sa photographie à nous faire partager ce bonheur d’un regard à la fois simple et unique. Bernard Plossu écrivait dans sa postface à « Au fil des jours » : « Ce que je ressens, en voyant ces images de Patrick Taberna, c’est qu’il en a besoin pour vivre... ». En effet, cette photographie est essentielle car elle part d’une nécessité, celle de conserver le souvenir du temps qui passe et des enfants qui grandissent. Clément son fils vient de fêter ses vingt-et-un ans, Héloïse ses dix-huit ans et leur père poursuit, avec leur accord, cette douce chronique familiale.
Patrick Taberna travaille en film négatif couleur 6 x 6 cm, avec un appareil Lubitel (bi-objectif rudimentaire de fabrication russe) et il fait tirer ses images sous agrandisseur par Diamantino.
Sélection
Autres journées # Montepulicano, Italie - 2002
Autres journées # Saint-Jean de Luz, France - 2002
Autres journées # Douvres, Royaume-Uni - 2009
Autres journées # Montepulicano, Italie - 2002
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