FESTIVAL DE LA GACILLY
HAUT DU VILLAGE
COLLEGIENS > DANS TES RÊVES
« Dans tes rêves » sonne d’abord comme un camouflet, une révolte, d’un jeune à qui l’on cherche à imposer sa façon de faire, sa manière de penser, bref, sa vision du monde. Il pourrait en ce sens se rapprocher de l’injonction « Ok boomer », née sur les réseaux sociaux, et rendue célèbre par la députée néo-zélandaise Chlöe Swarrick. Dans tes rêves est ancré dans notre époque où la jeunesse prend position, face à l’urgence écologique, ou face à un modèle de société dépassé. Dans ce contexte où les jeunes gens s’expriment, s’informent, et dans une actualité où les mouvements politiques (en Biélorussie, à Hongkong) sont portés par de jeunes adultes, il nous parait plus que jamais important d’être à l’écoute des jeunes adolescents, qui sont l’avenir de la planète.
350 élèves issus de 16 collèges publics et privés du département ont ainsi travaillé durant toute l’année scolaire sur la conception d’une exposition sur le thème « Dans tes rêves ». Accompagnés par les enseignants et leur photographe parrain, les collégiens sont partis à la découverte de la photographie. […] L’exposition produite, pleinement intégrée à la programmation du festival, valorise l’ensemble du travail réalisé par les élèves.
Sélection
Les aventuriers rêveurs # Plescop, France – 2020-2021
Fais de ta vie un rêve et d’une rêve une réalité # Ploërmel, France – 2020-2021
Bulles de rêves # Malestroit, France – 2020-2021
Les aventuriers rêveurs # Plescop, France – 2020-2021
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NICK BRANDT > THE EMPTY WORLD
« Sur cette terre, une ombre tombe, à travers une terre ravagée. » Une seule phrase ne suffisait pas à Nick Brandt. Composée du titre de ses trois premiers ouvrages, On This Earth, A Shadow Falls, Across the Ravaged Land, il alertait déjà le monde des dangers de la chasse et du braconnage sur la faune sauvage d’Afrique, qu’il défend à travers son engagement et son ONG, Big Life Foundation.
Malgré certaines avancées réalisées dans le domaine de la conservation – comme la fermeture du marché de l’ivoire en Chine –, le photographe poursuit son combat. Avec This Empty World, il dénonce l’urbanisation galopante qui entraîne la perte d’habitats naturels pour les animaux : la principale menace, aujourd’hui, qui pèse sur les écosystèmes. Dans des photographies où la dystopie tutoie le surréalisme, des éléphants, des rhinocéros, des lionnes et des girafes errent sans but au milieu de décors créés de toute pièce par Nick Brandt et ses équipes. Des images réalisées sans autre trucage que celui de la superposition de deux clichés. Un travail qui ressemble à son auteur : ambitieux, engagé et visionnaire. Cette nouvelle monographie, que Nick Brandt a réalisée pour la première fois en couleur, illustre de façon frappante un monde dans lequel, submergé par le développement humain en fuite, les animaux n’ont plus de place pour survivre. Une œuvre qui nous interroge sur le devenir du monde.
Sélection
The Empty World [Le monde vide] Savannah with lions and humans [Savane avec des lions et des humains] # Près du parc national Amboseli, Kenya
The Empty World [Le monde vide] River bed with hyenas [Lit de rivière avec hyènes] # Près du parc national Amboseli, Kenya
The Empty World [Le monde vide] Highway construction with giraffe and workers [Construction d'autoroute avec girafe et ouvriers] # Près du parc national Amboseli, Kenya
The Empty World [Le monde vide] Savannah with lions and humans [Savane avec des lions et des humains] # Près du parc national Amboseli, Kenya
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OLIVIER MORIN > SPORTS GIVRÉS
Qu’est-ce qui pousse un surfeur à pratiquer sa passion dans des eaux frôlant les 3°C, au milieu des fjords enneigés ? « Ils n’ont tout simplement pas le choix », raconte Olivier Morin, rédacteur en chef du département photo de l’AFP, anciennement basé à Stockholm et amoureux des pays scandinaves qu’il continue de documenter. « Pour les Norvégiens, qui représentent la majorité des individus que je photographie, ces températures extrêmes ne sont pas un problème : ils vivent avec toute l’année. » Vivre avec le froid toute sa vie change le rapport que l’on entretient avec ces températures glaciales. « Il y a même un moment où l’on développe une petite addiction à ce que ça procure comme sensation, physiologique et psychologique », poursuit Olivier Morin qui l’affirme : « Je suis un aficionado du temps froid ! »
Des conditions qui obligent le photographe à s’adapter, aussi bien logistiquement que psychologiquement. Laisser dormir ses appareils dans le froid pour éviter la buée, choisir une combinaison de plongée assez chaude pour travailler, mais assez fine pour pouvoir bouger rapidement en cas de problème… « C’est toute une gymnastique qu’on apprend au fur et à mesure », explique Morin. « La première fois que je suis allé dans l’eau avec mon appareil, je n’ai pas pu travailler au bout de 10 minutes. » Apnéistes, plongeurs sous glace, surfeurs… Il documente le rapport intime de ces sportifs un peu givrés avec le grand froid. « Ils ne souffrent pas, et moi non plus », conclut Olivier Morin. « Avant tout, c’est du plaisir. Réel et authentique. »
Sélection
Sports givrés Une légende du monde du surf dans les années 1980, Tom Caroll, transporte sa planche sur le côté de son vélo sur les plages d’Unstad # Unstad, Lofoten, Norvège - 2017
Sports givrés Inge Wegge et Pontus Hallin, deux surfeurs, taillent une planche de surf dans un bloc de glace pour l’essayer au spot de Delb, près de Straumnes. On adapte le matériel aux conditions extrêmes ! # Lofoten, Norvège
Sports givrés Le surfeur indonésien Edi Siswanto sur son paddle et sous la lumière d’une aurore boréale dans les eaux d’Unstad # Unstad, Lofoten, Norvège
Sports givrés Une légende du monde du surf dans les années 1980, Tom Caroll, transporte sa planche sur le côté de son vélo sur les plages d’Unstad # Unstad, Lofoten, Norvège - 2017
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JONATHAN NÄCKSTRAND > ACCLIMATATIONS
Le Grand Nord, Jonathan Näckstrand l’a parcouru en long et en large. « Il n’y a qu’un seul endroit où je n’ai pas encore été : le Svalbard. » La plus septentrionale des terres de la Norvège manque à ce Suédois, photographe pour l’AFP basé à Stockholm. Mais en sillonnant les pays scandinaves, Näckstrand a appris à les connaître dans toutes leurs complexités. « C’est sûr que, pour un photographe d’agence, c’est plus compliqué de trouver une histoire en Finlande qu’au Moyen-Orient », s’amuse le journaliste qui reconnaît « que tout est assez lent et paisible ici. » Mais en parcourant ses archives, un fil rouge surgit de manière évidente. Théâtre calfeutré par la neige et le froid, loin des turpitudes de la grande actualité, les territoires nordiques et leurs problématiques s’immiscent peu à peu dans la marche du monde. Si, par exemple, la naissance d’une conscience écologique ne date pas d’hier, elle ne se sera pourtant jamais autant cristallisée que lors de cet été 2018 autour de la figure de l’adolescente Greta Thunberg. Et pour cause : tous ces pays ont été les premières sentinelles à constater les effets du réchauffement climatique – bien avant les états du sud de l’Europe. « Que ce soit en couvrant les Samis qui doivent bouleverser leurs modes de vie à cause de la hausse des températures, des courses de voitures sur neige qui ne peuvent plus avoir lieu ou des glaciers du Groenland qui se brisent dans la mer avec le réchauffement climatique, on ne peut que constater l’évidence. » Après avoir appris à s’acclimater au froid, ces terres doivent désormais composer avec sa progressive disparition.
Sélection
Baptisé Amager Bakke, ou la colline d’Amager, le lieu héberge notamment un incinérateur de déchets. Il a été inauguré en 2019. Le projet vise à sensibiliser le public quant à l’importance des énergies propres. # Amager Bakke, Copenhague, Danemark - 2019
Kunuk Abelsen, 27 ans. Comme beaucoup de Groenlandais, il attend que la glace se reforme avec l’arrivée de l’hiver pour pouvoir partir chasser. Mais les étés semblent de plus en plus longs… # Groenland
Greta Thunberg ne s’est pas seulement imposée comme une figure de la lutte contre le réchauffement climatique, elle incarne aussi cette jeunesse nordique qui est en première ligne d’une bataille environnementale sans précédent. # Suède
Baptisé Amager Bakke, ou la colline d’Amager, le lieu héberge notamment un incinérateur de déchets. Il a été inauguré en 2019. Le projet vise à sensibiliser le public quant à l’importance des énergies propres. # Amager Bakke, Copenhague, Danemark - 2019
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