FESTIVAL L’HOMME ET LA MER
CÔTÉ TERRE
GILLES COULON > QUAND LE CIEL
Gilles Coulon est arrivé un soir d’hiver. Quand le ciel était noir. Il est rentré dans Le Guil en poussant les portes de la criée. Là, il voulait être celui qui conduit le Fenwick, celui qui tire les bacs à poissons, et puis aussi celui qui les découpe. La femme qui les trie, celle qui les nettoie, l’autre qui les emballe. Dehors, il voulait aussi être le rocher sur lequel les vagues se rompent, la grande digue, le phare qui veille. Il voulait être tout car tout est au même plan ici, tout est à sa place. Il n’existe pas de hiérarchie. Chacun sait se taire et se soumettre quand l’océan se ligue avec le ciel pour imposer sa loi. Attendre. Attendre qu’il se calme. Attendre, attendre tous les soirs le retour des côtiers, scruter l’horizon, attendre la pêche, l’espérer. En hiver et au printemps dernier, Gilles Coulon s’est installé au Guilvinec pour apprendre à le connaître, pour le déchiffrer. Il est entré dans son ventre tôt le matin, pour assister à la vente à la criée. De sa fenêtre, il a observé le ballet des camions frigos, la tempête et les vagues qui s’invitent jusque dans la ville pour lécher les pieds des immeubles. Il a photographié la ville fantôme quand le ciel était sombre et les gamins qui plongent du haut du rocher quand le ciel était bleu. Gilles Coulon a photographié les gens, les paysages, la pêche au chalut et à la bolinche. D’une manière un peu compulsive et mécanique. Comme un inventaire. Le jour, la nuit. La pluie, le soleil. Le ciel, la mer. Au fil des jours, il a rencontré les gens d’ici. Ceux qui sont nés là et ceux d’ailleurs. Avec ce travail, il nous offre une ode au vivant, un carnet de voyage, ponctué de portraits et de paysages qui rendent compte de la force poétique de ce bout de monde.
Sélection
Quand le ciel # Le Guilvinec, France - 2020
Quand le ciel # Le Guilvinec, France - 2020
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PIERRE GÉLY-FORT > THE DARK LOVE BOAT
Miami Beach, son port, capitale mondiale des croisières avec plus de 5 millions de passagers par an. Là commence l’histoire du plus grand paquebot du monde le « Symphony of the Seas » fabriqué en France. Quand les chantiers de Saint-Nazaire annoncèrent en avril 2018 la mise en service de ce monstre des mers avec près de 9.000 personnes à bord, j’étais dans les starting-blocks ! Après un galop d’essai en Méditerranée d’avril à octobre 2018 le paquebot géant rejoint sa destination initiale et finale Miami Beach, pour une croisière américaine vers les Caraïbes. Parodiant « La Croisière s’amuse » série TV américaine culte aux 270 épisodes diffusés en France dans les années 80 & début 2000, cette série-photos s’intitule « The Dark Love Boat » issu du titre américain original « The Love Boat ». Elle explore et interroge surtout l’existence ou l’inexistence du lien entre le croisiériste, sa vie à bord, et la mer. Mars 2019, en tongs / maillot de bain ou en smoking partageant jour et nuit les activités des croisiéristes américains, j’en propose une vision très personnelle éloignée d’une narration traditionnelle documentaire ou photo-journalistique. Le choix du noir et blanc se révélant être une évidence. Comme dans un conte, une croisière hors du temps où chacun peut se raconter sa propre histoire...
Sélection
The Dark Love Boat # Floride, États-Unis - 2019
The Dark Love Boat # Floride, États-Unis - 2019
The Dark Love Boat # Floride, États-Unis - 2019
The Dark Love Boat # Floride, États-Unis - 2019
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ERWAN AMICE > MARINS PÊCHEURS DES ÎLES
Voici deux activités très artisanales de pêche à la main d’espèces à fort intérêt commercial pratiquées sur 2 îles bretonnes. La première est exercée, autour de Molène, par deux cousins qui lorsqu’ils ne peuvent pêcher sur leurs fileyeurs, plongent pour récolter un étrange gastéropode : l’ormeau. Ils ne sont que quelques-uns à pratiquer cette pêche sur tout le littoral de la Manche et de l’Atlantique. Pendant tout l’hiver, dans une eau à 8°C, Aurélien et Ludovic parcourent les fonds sous-marins de l’archipel de Molène à la recherche de ce gastéropode apprécié des plus grandes tables : Haliotis tubercula. La deuxième se déroule sur les côtes de Belle Isle en mer. L’espèce convoitée est le fameux crustacé, le pouce-pied, dont les Espagnols raffolent. Après plusieurs années de négociation, j’embarque enfin avec une équipe de pêcheurs de « pouces », comme on le dit sur l’île. Vêtus d’une combinaison de plongée, ces cueilleurs partent dans le brouillard à l’assaut de la roche. Les conditions ne sont pas faciles, il faut toujours garder un œil sur la houle car on peut se faire embarquer par une vague… Ces images sont saisissantes et mettent en lumière une activité à haut risque dans un environnement hostile ou la moindre inattention peut être dramatique.
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Marins pêcheurs des îles Stéphane Pouezevara, dit le « Chinois », sur une tête de roche éloignée de la côte, on pourrait se croire au milieu de l’Atlantique. # Belle-Île-en-Mer, France - 2014
Marins pêcheurs des îles Le pouce-pied vit en zone battue par la mer, il faut savoir s’exposer à la houle pour le pêcher. # Belle-Île-en-Mer, France - 2014
Marins pêcheurs des îles Retour au port, par précaution, les ormeaux sont mesurés une dernière fois sur le bateau. Comptabilisés puis bagués avant d’être débarqués. Plus de 300 individus sont ramassés par marées. # Molène, France - 2014
Marins pêcheurs des îles Stéphane Pouezevara, dit le « Chinois », sur une tête de roche éloignée de la côte, on pourrait se croire au milieu de l’Atlantique. # Belle-Île-en-Mer, France - 2014
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FRANÇOIS ET EMMANUEL LEPAGE > MERS AUSTRALES ET ANTARCTIQUES
Ailleurs… Avec leurs images, les frères Lepage nous emportent sur le Marion Dufresne luttant contre les vents polaires, au pied des falaises de Kerguelen. Ils nous font monter sur l’Astrobale qui tente de se frayer un passage à travers le pack pour rejoindre la base polaire Dumont d’Urville. Ils nous font traverser l’Antarctique sur des tracteurs monstrueux, pendant douze jours, afin de ravitailler la station Concordia en plein cœur de l’Inlandsis. Dès lors, avec eux, nous sommes sur une autre planète, nous sommes « sur la lune. Et elle est blanche ». Nous traversons, nous aussi, « l’irréel, l’incertain, l’indescriptible paysage. C’est hallucinant et glacial, extraordinaire et monotone, d’une obscure beauté. »
Sélection
Aventures australes et Antarctiques Début du voyage # Îles éparses, TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) - 2010
Aventures australes et Antarctiques Tempête # Archipel de Kerguelen, TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) - 2012
Aventures australes et Antarctiques Un scientifique lance un ballon sonde. # Station Concordia, Antarctique, TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) - 2014
Aventures australes et Antarctiques Début du voyage # Îles éparses, TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) - 2010
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STÉPHANE DIQUÉLOU > SURFEURS BIGOUDENS ET D’AILLEURS
Cette série se veut toute simple avec ce minimalisme qui met en avant le surfeur et sa planche, véritable amie ou ennemie selon les jours. Préférant les photos d’ambiances aux figures pures et dures du surf, j’ai essayé de montrer ces moments de quiétude passés dans l’eau et hors de l’eau où le surfeur est dans son élément qu’est l’océan, parfois accompagné, parfois seul. J’ai également essayé d’y intégrer notre patrimoine bigouden. Les vagues étant généralement meilleures le matin et le soir, c’est à ces moment-là que la lumière est vraiment magique, récompensant les plus matinaux ou pouvant offrir aux surfeurs du soir le fameux rayon vert tant apprécié.
Sélection
Surfeurs bigoudens et d’ailleurs To check [Vérification] # Pors Carn, France – Années 2010
Surfeurs bigoudens et d’ailleurs To check [Vérification] # Pors Carn, France – Années 2010
Surfeurs bigoudens et d’ailleurs Fin de partie # Pors Carn, France – Années 2010
Surfeurs bigoudens et d’ailleurs To check [Vérification] # Pors Carn, France – Années 2010
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