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FESTIVAL DE LA GACILLY  

MARAIS

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PABLO CORRAL VEGA > LE CHANT DES ANDES

 

Habitué à voir ses clichés publiés dans le prestigieux magazine américain National Geographic, Pablo Corral Vega, maître de la photographie couleur, n'a jamais oublié la mission qu'il s'est fixée en intégrant la profession : « J'ai toujours voulu être un témoin du monde, de sa diversité, de ses beautés. Ce qui me correspond, par nature, est de relater la culture, la vie quotidienne, l'Humain dans sa condition la plus simple et la plus noble ». Comme le jeune andin qui, dès l'âge de cinq ans allait à la pêche, parfois avec son père, et toujours avec son appareil photo ; le photographe équatorien est reparti à la découverte de la cordillère des Andes qui s’envole vers le ciel dans une chaîne de 8 500 kilomètres. Ainsi, depuis la Patagonie jusqu’aux Caraïbes, la colonne vertébrale déchiquetée de l'Amérique du Sud, relie les pays et les cultures. Rédigées par le Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, les légendes qui accompagnent les photos de cette exposition ne sont pas des descriptions objectives. Ce sont des fictions, des inventions de l’esprit inspirées par ces images envoûtantes : « Ces photographies nous présentent des êtres alourdis par l'oppression des siècles, des gens qui ont été exploités puis oubliés, des gens condamnés à vivre dans des conditions précaires et la conscience constante de la mort. Et pourtant, rien n'a atténué leur joie de vivre. »

 

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SEBASTIÃO SALGADO > GOLD

 

« La première fois que je vis la mine de Serra Pelada, je restai sans voix. Devant moi s’ouvrait une immense fosse de presque deux cents mètres de diamètre pour une profondeur identique, où grouillaient des dizaines de milliers d’hommes à peine vêtus, dont la moitié montait de lourds sacs de terre sur de fragiles échelles en bois, les autres dévalant les pentes boueuses pour rejoindre le gouffre. Ils cherchaient de l’or. » Un spectacle dantesque que Sebastião Salgado découvre en ce mois de septembre 1986. Le photographe brésilien travaille à cette époque sur La Main de l’Homme, une grande fresque sur la fin de la révolution industrielle qui l’emmènera des aciéries d’Union soviétique aux plantations de la Réunion. Au-delà de la rudesse des conditions de vie du monde ouvrier ou paysan, il cherche à montrer la grandeur de l’Homme au travail. Il restera 35 jours dans cette mine à ciel ouvert où les conditions sont terribles et les accidents quotidiens. Il en ressort des images d’une effrayante beauté, celles de ces colonnes de fourmis humaines fouillant la terre à la recherche d’un filon, de ces amas de corps et de matière, ou encore des regards fous de ces malheureux, les pieds nus dans des ruisseaux d’immondices et de mercure. Plus de 30 ans plus tard, Salgado a revisité cette œuvre, éditant en 2019 un somptueux livre sobrement intitulé Gold. Cette exposition dévoilera au grand public des clichés obsédants, hypnotiques, de cet enfer aujourd’hui fermé.

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TOMÁS MUNITA > LES COW-BOYS DE PATAGONIE

 

Dompter l’indomptable, aux confins de la Patagonie : une aventure digne d’un roman. Pour ce faire, le photographe Tomás Munita s’est embarqué aux côtés d’une troupe de gauchos, ces cow-boys du Chili en quête de bétail, dans leur traque des bagualeros, du nom des taureaux qu’ils partent chercher dans les steppes et les montagnes de Sutherland, au sud du pays. Accompagné d’une vingtaine de chevaux et d’autant de chiens, dans le vent des plaines et le froid de la Terre de Feu, Munita a documenté le style de vie ancestral de ces familles. Pour maîtriser ces animaux, originairement domestiques, retournés à l’état sauvage, les gauchos refusent d’utiliser les moyens modernes et risquent leur vie en les affrontant au corps à corps. Des images qui semblent venir d’une autre époque, comme des réminiscences d’un monde sauvage de plus en plus étouffé par la globalisation et l’agriculture de masse.

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EMMANUEL BERTHIER > LES SANCTUAIRES DU MORBIHAN

 

La nature a besoin d’espace, la nature a besoin de temps, pour s’épanouir, pour se regénérer, pour s’établir durablement. Les réserves naturelles sont des refuges de biodiversité, créés en France par les pouvoirs publics pour protéger et surveiller une faune et une flore malmenées sous l’effet de l’urbanisation, de la fragmentation des terres ou de la disparition pure et simple des écosystèmes. Le département du Morbihan compte officiellement cinq réserves naturelles sur son sol, cinq sanctuaires, cinq pépites de la nature que nous avons entrepris d’arpenter, d’observer, d’étudier avec le soutien du Conseil départemental. Naturaliste de formation, vivant aux abords du Golfe du Morbihan, Emmanuel Berthier est un amoureux des espaces sensoriels où l’Homme n’est jamais qu’un invité éphémère. Dans les brumes hivernales jusqu’aux premières floraisons printanières, il a pris le temps d’observer cette nature préservée ; il s’est rendu dans les landes de Monteneuf, sur les étangs du Loc’h à Guidel, dans les marais de Séné, sur l’île de Groix, mais également autour du lac de Guerlédan, entre landes et forêts. Il a photographié la vie, sauvage et fragile, d’une Bretagne soucieuse de son avenir.

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NADIA SHIRA COHEN > LE MIEL DES DIEUX

 

Dans la culture Maya, les apiculteurs pensent que les abeilles sont un cadeau du dieu Ah Muzen Cab et agissent comme un lien vers le monde des esprits. Pendant des siècles, ces insectes ont fait de la péninsule du Yucatán la première région productrice de miel au monde. En 2011, le gouvernement mexicain a commencé à offrir des subventions pour permettre aux fermiers d’utiliser des OGM afin d'augmenter la production de soja. En conséquence, depuis plusieurs années, les ruches disparaissent ou sont contaminées par les pesticides utilisés à foison par certains agriculteurs, principalement des familles mennonites, ces chrétiens anabaptistes pourtant réfractaires au progrès technologique. Deux mondes s’opposent dans deux conceptions de la tradition et de la ruralité. Déjà primée par un World Press Photo pour ce travail au long cours qu’elle a débuté en 2016, la photographe américaine Nadia Shira Cohen raconte l’une de ces histoires où la course au profit et à la surexploitation des sols déclenche une chute de dominos qui, inéluctablement, entraîne des conséquences irréversibles sur la faune, la flore et l’écosystème tout entier.

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