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FESTIVAL DE LA GACILLY  

JARDIN BOTANIQUE

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GREG LECOEUR > VOYAGE AU CENTRE DE LA MER

 

En 2020, nous en savons plus sur la planète Mars que sur les abysses de notre propre planète. 72% de la surface de la Terre est recouverte d’eau et, sous l’écume des vagues de nos mers, réside 95% de l’espace vital de notre monde. L’océan et ses grandes profondeurs : la véritable dernière frontière à explorer. Dernière zone blanche sur nos cartes ; ultimes réservoirs d’une biodiversité encore inconnue. Cet univers mystérieux a séduit le photographe français Greg Lecoeur, dès son plus jeune âge. Originaire de Nice, il a grandi face à la Méditerranée et n’a eu de cesse d’explorer les beautés de notre environnement marin et d’inciter à la protection de ce fragile écosystème. Photographe de l’année du magazine National Geographic et du Museum National d’Histoire Naturelle en 2016, il s’est aujourd’hui imposé aux côtés de Brian Skerry, David Doubilet et Paul Nicklen comme l’un des spécialistes de la photographie sous-marine. Cette exposition retrace les plus grands clichés de sa prestigieuse carrière dans une photographie qui, au plus près des animaux, révolutionne le genre.

 

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EMMANUEL HONORATO VÁSQUEZ > L’ŒIL OUBLIÉ DES ANNÉES 20

 

Il est l’un des plus importants photographes équatoriens. Pourtant, jusqu’à récemment, ses clichés n’avaient jamais été exhumés - la société conservatrice préférant que son œuvre disparaisse. Issu d’une famille aisée, Emmanuel Honorato Vázquez est rebelle, iconoclaste et anticlérical, bohême et épicurien. Mort prématurément, cet écrivain et photographe résolument moderne, aura marqué sans le savoir l’histoire de son pays. Grâce au travail acharné d’un archiviste, Patricio Tipan Lucero, et au concours du gouvernement de la municipalité de Quito, un livre rassemblant ses images a pu voir le jour en 2018. « La plus grande qualité du travail d’Honorato est sans aucun doute la profondeur de ses portraits, sa capacité à pénétrer la vie de ses modèles », écrit Pablo Corral Vega, photographe équatorien également exposé au Festival Photo La Gacilly. Pour la première fois en Europe, nous pourrons découvrir la force créatrice de cet immense artiste sur cette période historique au cours de laquelle l’Amérique latine s’éveille doucement au tourbillon de la modernité. Il nous montre une société stratifiée, complexe et profondément inégale, mais riche en traditions, en coutumes et en célébrations rituelles... dont certaines n’ont pas su résister à l’épreuve du temps.

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CAROLINA ARANTES > LA RUÉE VERS L’OR VERT

 

L’été dernier, les images de l’Amazonie ravagée par des feux gigantesques ont défrayé la chronique et ému le monde entier durant de longues semaines. Photojournaliste, Carolina Arantes, née au Brésil et résidant en France, ne pouvait rester indifférente au drame qui se jouait dans son propre pays. La photographe a choisi de se rendre plusieurs semaines à Altamira, au cœur de l’État du Parà, épicentre de ces incendies où la forêt amazonienne est la victime de ses richesses si convoitées. Depuis quelques années, de grandes entreprises et des fermiers très puissants s’accaparent ses ressources au mépris de l’environnement et des communautés indigènes. L’élection de Bolsonaro à la présidence n’a fait qu’envenimer la situation : au Brésil, en un an, la déforestation a doublé, ravageant 10 000 km2 de terres. Altamira est la ville de toutes les démesures, une sorte de nouveau Far West attirant tous les aventuriers depuis la construction du méga-barrage de Belo Monte qui a englouti 50 000 hectares de forêt primaire. Carolina Arantes nous livre le spectacle désolant d’un paradis sacrifié. Ses images sans artifice sont au plus près des arbres abimés par les flammes, des chercheurs d’or, des paysans avides de nouveaux pâturages pour des troupeaux de bovins toujours plus nombreux, mais aussi des Indiens spoliés de leurs terres.

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CARL DE SOUZA > LA RÉVOLTE DES INDIENS D’AMAZONIE

 

Dans le Brésil de Jair Bolsonaro, les peuples autochtones ont du mal à se faire entendre pour défendre leurs terres d’Amazonie. La tâche s’annonçait ardue dans un pays où les indigènes ne représentent que 0,5% de la population (environ 900 000 habitants) et sont peu représentés dans les cercles du pouvoir à Brasilia. Pour tenter de changer la donne, près de 300 leaders indigènes se sont réunis en janvier 2020 au cœur de la forêt, dans l’État du Mato Grosso : à l’heure où le monde se préoccupe du Poumon Vert de l’Humanité en proie à de terribles incendies, ils savent désormais que le temps de leur survie est compté. Basé à Rio de Janeiro, Carl de Souza a suivi, depuis de longs mois, la révolte de ces communautés qui refusent de mourir.

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MARTIN BERNETTI > URGENCE

 

Vus du ciel, ce sont de petits lacs turquoise ou émeraude qui scintillent au nord du Chili. Mais si l’on regarde de plus près, il s’agit en fait de déchets toxiques de cuivre, des résidus de l’activité minière se déversant dans les eaux. Plus loin, dans la région de Tarapacá, les usines de salpêtre de Humberstone gisent à l’abandon, témoins fantômes d’un ancien site de traitement de nitrate de potassium. En 2019, le Chili, en proie à une sécheresse prolongée depuis dix ans, devait organiser la COP 25, mais la crise sociale et les mouvements de contestation qui le traversent l’ont contraint à y renoncer. Le pays sait aujourd’hui qu’il risque l’asphyxie s’il continue de consommer intensivement ses ressources. Martin Bernetti dirige le bureau photo de l’AFP à Santiago. Il dresse l’inventaire environnemental d’un pays conscient de son patrimoine naturel, décidé à devenir le nouvel Eldorado des énergies vertes.

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PEDRO PARDO > SOMBRES HORIZONS

 

Basé à Mexico, tout auréolé d’un World Press Photo en 2019 pour ce cliché d’un groupe de migrants latino-américains escaladant le mur dressé entre le Mexique et les États-Unis, Pedro Pardo n’en finit pas de documenter un pays meurtri qui s’enfonce chaque jour un peu plus dans la violence. Ses photographies font la une des journaux et dévoilent une réalité implacable, déchirante, qui doit nous interroger sur le monde que nous façonnons. Des enfants prennent les armes pour protéger leur terre, des villageois créent leur propre milice d’auto-défense contre les cartels de la drogue, ou des cohortes de déshérités bravent l’exode et cherchent une éclaircie dans le nord de l’Amérique. « J’ai toujours pensé que le journalisme pouvait transformer la communauté », prévient Pardo. On comprend mieux ce qui lui donne la force de continuer à exercer son métier.

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LUISA DÖRR > MULHERES

 

Récompensée par un prix au World Press Photo de 2019, la jeune photographe brésilienne Luisa Dörr s’illustre depuis plusieurs années déjà par sa grande maîtrise du portrait et des couleurs. Composée principalement de deux séries différentes, cette exposition explore d’abord l’univers des Flying Cholitas, ces femmes boliviennes qui s’emparent des codes du monde très masculin de la lutte pour promouvoir l’émancipation des femmes dans leur communauté. La photographe nous emmène aussi en Espagne, avec sa série Falleras, pendant les Fallas de Valence, où des femmes préparent leurs robes et costumes toute l’année pour déambuler dans les rues jalonnées de sculptures géantes en papier mâché. Deux histoires où les traditions se heurtent, ou épousent la modernité. Luisa Dörr appartient à cette jeune génération de photographes qui revendiquent la présence des femmes sur le devant de la scène, multipliant les portraits de ses contemporaines, explorant les bas-fonds des favellas comme le mode de vie de la grande bourgeoisie, donnant à chaque fois à ses sujets la dignité de leur condition.

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