FESTIVAL L’OEIL URBAIN
THÉÂTRE ET GALERIE D’ART
CÉDRIC GERBEHAYE > CONGO IN LIMBO
En République démocratique du Congo (RDC), des décennies de conflits armés ont laissé un pays exsangue. Aujourd’hui encore, la population souffre au quotidien des conséquences du conflit, maladies, malnutrition, sous-développement, mais aussi des violences meurtrières qui se poursuivent. En 2006, la RDC s’était engagée dans un processus de restauration politique passant par l’organisation des premières élections démocratiques. Un processus de réconciliation, fondé sur une large immunité des principaux acteurs du conflit, a rapidement handicapé la reconstruction du pays. Ce handicap s’est trouvé aggravé par l’échec de la démobilisation des miliciens et celui de la constitution d’une armée nationale nouvelle, fondée sur le brassage des anciens groupes armés. C’est surtout dans l’est du Congo, en Ituri et dans les deux Kivu, régions regorgeant de richesses minières et frontalières de l’Ouganda et du Rwanda, que la situation était, et reste, la plus dramatique et la plus meurtrière même si le reste du pays n’est pas à l’abri de ces fléaux, dans de moindres proportions. Des centaines de milliers de personnes ont dû fuir leurs villages à cause des combats, des viols, de l’enrôlement forcé d’enfants et des exactions perpétrées par toutes les parties. Le recours au viol comme arme de guerre pour terroriser et humilier la population à travers un groupe vulnérable a profondément attaqué les valeurs fondamentales de la communauté. La RDC vit aujourd’hui un moment charnière : la première alternance pacifique de pouvoir de son histoire. Après 18 ans à la tête du pays, l’ex-président Kabila a cédé sa place en janvier 2019 à Félix Tshisekedi. Certes cette élection a été contestée et l’ex-président conserve la main sur une partie des leviers du pouvoir. Cette transition a tout de même soulevé un vent d’espoir au sein de la population congolaise dont les conditions de vie n’ont fait que se dégrader ces dernières années. La RDC présente l‘un des indices de développement humain les plus faibles au monde. Le défi que doit relever le nouveau président est immense.
Sélection
Congo in Limbo Le général dissident Laurent Nkunda pose au quartier général du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) au cœur des collines de Masisi. Au mur, on peut lire : « La justice est rendue au nom du peuple ». # Nord-Kivu, République démocratique du Congo - 2007
Congo in Limbo À l’hôpital de Rutshuru, on retire des balles de la jambe d’un civil qui vient d’être amputé d’un bras. Il a été blessé lors des combats entre le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) et les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). # Nord-Kivu, République démocratique du Congo - 2007
Congo in Limbo Baptême par immersion dans le fleuve Congo, le jour de Noël. Selon le culte des églises de réveil, le baptisé devient un chrétien « né de nouveau », c’est-à-dire une personne qui a abandonné la vie de péchés. # République démocratique du Congo - 2010
Congo in Limbo Le général dissident Laurent Nkunda pose au quartier général du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) au cœur des collines de Masisi. Au mur, on peut lire : « La justice est rendue au nom du peuple ». # Nord-Kivu, République démocratique du Congo - 2007
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KADIR VAN LOHUIZEN > DIAMOND MATTERS
« Le diamant est du carbone qui s’est cristallisé après être resté sous pression pendant des millions d’années. Ces cristaux remontent à la surface pendant les éruptions volcaniques. Certains retombent dans la cheminée du volcan et forment les brèches diamantifères appelées kimberlite. D’autres se répandent sur une vaste superficie grâce à l’érosion et aux crues et on les trouve dans le lit des rivières ou juste sous la surface de la terre. Dans les années 90, j’ai réalisé un certain nombre de reportages photo pendant les combats au Zaïre (aujourd’hui appelé République démocratique du Congo), en Sierra Leone et en Angola, conflits souvent ignorés et considérés comme de simples luttes intestines, derniers relents de la guerre froide. Pourtant, ces conflits sont progressivement devenus une véritable lutte pour s’approprier les matières premières. En Angola et Sierra Leone, les gisements de diamants étaient essentiellement contrôlés par les rebelles. Les diamants bruts leur permettaient d’acheter des armes. Les gouvernements au pouvoir n’ont pas tardé à leur emboîter le pas et les expressions « diamants du sang » et « diamants de conflits » ont ainsi fait leur apparition. À l’époque, j’ai réalisé plusieurs reportages sur ce sujet sans toutefois pouvoir photographier tous les maillons de la chaîne ; tant les rebelles que les négociants se montraient très méfiants. » Plus tard, j’ai décidé de retourner dans ces pays africains et, en coopération avec l’institut néerlandais pour l’Afrique australe, de suivre la filière du diamant de l’extraction jusqu’au consommateur final [ce travail au long cours documente chaque étape, depuis les tailleurs en Inde, puis les traders du Congo, les diamantaires d’Anvers, enfin la clientèle jet-set de Londres, ndlr]. Ce reportage photographique présente les financements, les conditions de travail, les négociants et ceux qui profitent réellement de cette industrie. »
Sélection

Diamond Matters Mines de Koidu # Sierra Leone - 2004

Diamond Matters Transport de gravier de la mine de Bakwa Bowa # République démocratique du Congo - 2004

Diamond Matters Une soirée de la jet-set # Londres, Royaume-Uni - 2004

Diamond Matters Mines de Koidu # Sierra Leone - 2004
Commentaire ♥♥♥♥♥
BRUNO BOUDJELAL > GOUDRON, TANGER – LE CAP
« Parcourir l’Afrique du nord au sud, voilà une idée qui n’a peut-être rien d’original ! Pourtant nombre d’explorateurs, de voyageurs et avant eux des commerçants l’ont fait bien auparavant. Aujourd’hui ces chemins, que l’on aimerait emprunter librement et parcourir à travers ce continent, n’existent pas ! Routes inexistantes, en très mauvais état ou frontières fermées en sont les principales causes. Cet état de fait peut s’expliquer par l’absence de volonté politique des dirigeants africains, mais aussi de ceux qui commercent avec l’Afrique. En effet, on peut aisément imaginer que si les échanges ne se faisaient pas par voie maritime ou aérienne, cela ferait longtemps que de magnifiques routes parcourraient le continent du nord au sud et d’est en ouest. Pourtant les Africains ont un réel besoin de ces routes, car désenclaver l’Afrique c’est avant tout permettre à ses habitants de circuler en toute liberté à l’intérieur de leur propre espace. »
Sélection

Goudron, Tanger – Le Cap # 2003

Goudron, Tanger – Le Cap # 2003

Goudron, Tanger – Le Cap # 2003

Goudron, Tanger – Le Cap # 2003
Commentaire ♥♥♥♥♥
JEAN-BAPTISTE GURLIAT > LES MODULES
« Le chantier fait très peu l’objet de l’attention, parce qu’il est le symbole du non-opérationnel, que l’on cherche à dissimuler. Quand le chantier est montré, c’est pour être utilisé à des fins politiques. Construire mieux, haut et vite. La transition en accéléré, pour espérer ne pas la voir. Avec la série “les modules”, je m’intéresse aux baraquements de chantier dans Paris. La préfabrication permet de s’insérer dans la marche toujours plus rapide de la fabrique de la ville. Je me suis attardé sur cette figure architecturale parce qu’elle est justement la métaphore de la transition à l’échelle de la ville. En photographiant ces modules comme on photographie l’architecture de façon classique, je souhaite faire apparaître ces rapports étranges que nous entretenons avec ce vaste atelier à ciel ouvert. »
Sélection

Les modules Quai de Conti, 6e arrondissement # Paris, France – 2015-2019

Les modules Rue Saint-Honoré, 1er arrondissement # Paris, France – 2015-2019

Les modules Avenue du Maine, 14e arrondissement # Paris, France – 2015-2019

Les modules Quai de Conti, 6e arrondissement # Paris, France – 2015-2019
Commentaire ♥♥♥♥♥
LIONEL ANTONI > LA VILLE DE VERT-LE-GRAND
Au printemps 2016, le village de Vert-le-Grand a confié à Lionel Antoni une carte blanche pour porter son regard sur son territoire et son inscription dans ce que l’on appelle désormais la « rurbanité ». Lionel Antoni témoigne depuis longtemps de l’attention qu’il porte aux territoires comme espaces habités (urbanisme, relation avec les habitants, ruralité...). Il s’est immergé dans la vie du village fréquentant bistrot, petits commerces, manifestations festives, exploitations agricoles, bois et forêts - du printemps 2016 à l’hiver 2017.
Sélection

# Vert-le-Grand, France - 2019

# Vert-le-Grand, France - 2019

# Vert-le-Grand, France - 2019

# Vert-le-Grand, France - 2019
Commentaire ♥♥♥♥♥
ALEXANDRE BONNARD > PASSE DÉCOMPOSÉ
Qu’ils fassent de la résistance parmi les quartiers émergeants, attendent des jours meilleurs dans l’ombre des centres historiques de nos villes, ou hantent des zones industrielles sur le déclin, les sites dits « abandonnés » ne laissent personne indifférent. Authentiques verrues immobilières à abattre pour certains, ou joyaux à sauvegarder pour d’autres… Je parcours l’Europe afin de documenter ces lieux et leur offrir une postérité photographique ; la plupart du temps en m’affranchissant de la moindre autorisation, mais toujours dans le plus grand respect de leur intégrité et sans jamais porter de jugement. Au-delà des barricades de fortune et de la nature reprenant ses droits, c’est tout un outre-monde qui attend le promeneur, l’invitant à suivre un parcours initiatique balisé par les grandes fractures sociales, les drames humains ordinaires et les affres du consumérisme. Château, usine, église, sanatorium, théâtre, prison, école… Chaque bâtiment désaffecté a une histoire propre à conter, et tout un pan de patrimoine aussi intime que méconnu à dévoiler.
Sélection

Passé décomposé Jardin d’hiver # Italie

Passé décomposé Cariatides et Atlantes # France

Passé décomposé Un bateau à la mer # France

Passé décomposé Jardin d’hiver # Italie
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