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BOURSE DU TALENT

REPORTAGE

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NATHALIE LESCUYER > NEED

Pendant plusieurs mois, la photographe a « voyagé dans la nuit des migrants ». Poussée par une nécessité intérieure dont atteste le titre de sa série Need, Nathalie Lescuyer propose un témoignage qui parle des errements de notre monde autant que de l’errance de l’autre. Cette altérité est mise en dialogue avec les ressentis de la photographe dans une suite ouverte d’images intimes, incantatoires, fulgurantes dans leur violence poétique. Il s’agit ici de rendre tangible la tension entre le bruit du monde et la parole exclue des migrants et de rétablir l’échange entre plusieurs intériorités bouleversées.

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NADÈGE MAZARS > DIEU EST NOTRE DERNIÈRE CARTOUCHE

La conversion à l’évangélisme est devenue l’unique possibilité tolérée par les leaders de gang d’en sortir sans perdre la vie, dans un pays dévasté par une violence endémique de plus de 20 ans : le Salvador. C’est ce dont témoigne Nadège Mazars, photographe française installée à Bogota depuis 2007, dans Dieu est notre dernière cartouche.

Les conversions se font généralement en prison. L’une d’entre elle, située à San Francisco de Gotera dans le nord-est du pays, révèle l’importance du phénomène. En à peine deux ans, les 1 500 prisonniers condamnés pour leur activité dans le gang Barrio 18 sont tous devenus de fervents évangélistes.

Dans le contraste d’un noir et blanc brutal, Nadège Mazars raconte les mutations d’une société entre rédemption et violences. On suit la conversion religieuse de repentis et leurs nombreuses séances au laser, nécessaires pour effacer les tatouages symboles de l’appartenance aux gangs. Il n’existe pas de réelle politique publique proposant une alternative. Raconter l’histoire de ces anciens membres est important, pour mettre en lumière leur volonté de changement et le besoin d’une action politique de transformation sociale au Salvador, au travers de programmes de réhabilitation qui pourraient aider à arrêter une guerre sans nom. Raconter leur histoire permet aussi d’approfondir la compréhension des dynamiques sociales alimentant la problématique des gangs.

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NICOLA BERTASI > LIKE RAIN FALLING FROM THE SKY [COMME LA PLUIE QUI TOMBE DU CIEL]

Nicola Bertasi s’est intéressé aux conséquences environnementales de la guerre du Vietnam et ses recherches l’ont conduit sur les traces de l’agent orange, défoliant utilisé par l’armée américaine pendant la guerre. La dispersion de l’agent orange au Vietnam a été la plus terrible tentative de l’Histoire, d’éradiquer la nature dans le but d’atteindre des êtres humains ; elle constitue un véritable écocide.

Même si les désastres de l’utilisation du défoliant sur les êtres humains ont été largement documentés, les répercussions sur l’environnement le sont beaucoup moins. La dioxine qu’il contient peut contaminer les terres pendant plus de cent ans et ainsi intoxiquer les animaux et les semences. Les forêts primaires qui abritaient auparavant des milliers de plantes séculaires sont aujourd’hui devenues des forêts secondaires, touchées par la surpopulation de certaines espèces qui menacent la biodiversité.

Réalisé en argentique moyen format, ce projet alterne des diptyques/documents où les témoignages sont fidèlement reportés avec une machine à écrire, à côté de portraits des personnes rencontrées et de photographies d’une nature violentée qui aujourd’hui renaît, mais qui n’est plus celle d’autrefois.

Nicola Bertasi soulève dans cette série la question du basculement de notre rapport à l’image de guerre. Les conflits contemporains sont devenus selon lui des faits abstraits, relatés à travers une profusion d’images liquides, que l’on a tendance à oublier. En composant une mosaïque d’informations visuelles, il cherche à raviver le récit et les images pour ne pas oublier et refaire œuvre de mémoire.

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SÉBASTIEN LEBAN > TANGIER, L’ÎLE PERDUE

Sébastien Leban témoigne et documente dans son travail photographique l’impact du changement climatique sur les populations du monde entier. Dans sa série, Tangier, l’île perdue, le photographe s’intéresse à une île des côtes de Virginie, aux États-Unis, où l’océan Atlantique ronge chaque année plus de quatre mètres de terre. Les habitants de Tangier sont parmi la plus exposés de l’Est américain et pourraient devenir les premiers réfugiés climatiques des États-Unis d’ici 25 ans si Washington n’érige pas de digue pour contrer la montée des eaux. La série parcourt l’île qui culmine à 94 centimètres au-dessus de l’océan et dresse le portrait de ses habitants vivants principalement de la pêche aux crabes, climatosceptiques convaincus. Ces photographies témoignent également du déni de cette communauté conservatrice qui a contribué à l’accession à la Maison Blanche le candidat ouvertement climato- sceptique Donald Trump. En ce sens, Tangier est une métaphore de l’absurde.

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