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CIRCULATION(S)

ATELIER 3

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LUKA KHABELASHVILI, GÉORGIE > THE ENLIGHTENMENT [L'ILLUMINATION]

 

C’est au printemps 2018, lors des lectures de portfolio du Kolga Tbilisi Photo Festival, que j’ai rencontré Luka Khabelashvili. Chemise colorée, cheveux bouclés, tatouage sur l’avant-bras, il était très pudique et nous regardait à peine pendant qu’on parcourait son compte instagram, éberlués. Tout était beau, et d’une tristesse de plomb, sous un ciel géorgien immense qui faisait comme un appel d’air. L’air, partout, le vide, l’abandon, la fuite. Courir. Il parlait peu. Il est autodidacte. Il peint, aussi. "Pourquoi fais-tu des images ?" "Pour ne pas me détester. " À mon coin de table, je le plébiscitais déjà toute seule, et j’étais sûre que les filles du comité allaient ressentir la même chose que moi. Doucement, de rendez-vous du soir avec sa petite sœur qui rit ou dans une voiture, jusqu’à la veille de Noël, nous avons construit la première scénographie de sa toute première exposition.

 

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CATERINA LORENZETTI, ITALIE > UNTITLED (THE ASYLUM SEEKER) [SANS TITRE (LE DEMANDEUR D’ASILE)]

 

Untitled (The Asylum Seeker) montre le demandeur d’asile en tant qu'individu. Le dispositif de l’exposition vise à déconstruire l’étiquette systématique que la société occidentale attribue aux migrants. Au-delà du filtre, la série entreprend de dévoiler un intérêt nouveau pour ces êtres humains, actuellement fantômes dans notre communauté. Développé à la manière d’une expérience immersive, le travail de Caterina Lorenzetti explore plus largement ces problématiques via une sorte de laboratoire artistique lié à l’idée du "Chez Soi" et expérimenté à travers un groupe de migrants hommes d’Afrique et d’Afghanistan.

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DOUGLAS MANDRY, SUISSE > UNSEEN SIGHTS [VUES INVISIBLES]

 

À partir de photos en noir et blanc prises lors de voyages sur des sites archéologiques en Turquie, Douglas Mandry reconstruit les images des lieux qu’il a visités. Il colore et colle ses clichés en se basant sur ses souvenirs et en interprétant des textes d’archéologues. Fasciné par la distance entre la réalité et la représentation, il s’inspire d’archives de magazines de photographies de paysages orientalistes. À la fin du XIXe siècle, la carte postale, représentant souvent des monuments, des paysages ou des autochtones, devient très populaire. Née avec l’émergence du tourisme de masse, elle devient également un espace de publicité. Les photographies de paysages sont donc souvent retouchées pour mieux promouvoir les lieux qu’elles illustrent. De son côté, Douglas Mandry construit ses photographies plutôt que de les utiliser comme un simple support de représentation de la réalité.

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RUBÉN MARTÍN DE LUCAS, ESPAGNE > MINIMAL REPUBLICS [MINI-RÉPUBLIQUES]

 

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Minimal Republics est une série d’actions sur le paysage, qui répond à un exercice performatif :

1. s’approprier 100m² de terrain

2. dessiner une frontière

3. l’habiter

Les résultats sont de "'micro-états éphémères" dont la limite répond toujours à la géométrie, le critère le plus artificiel pour une frontière, dont la durée n’excède pas 24h et dont le seul habitant est l’artiste lui-même. Des états ridicules et absurdes, dont la documentation sous la forme de photographie et de vidéo aérienne qui nous invite à réfléchir à la nature artificielle et éphémère de toute frontière. Minimal Republics fait partie de STUPID BORDERS, une série de projets conceptuels qui questionne l’idée de « nation » et met en lumière l’étrange sentiment de possession que l’on exerce vis-à-vis de la Terre.

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NELSON MIRANDA, PORTUGAL > FUNDAÇÃO LAR DO EMIGRANTE PORTUGUÊS NO MUNDO [FONDATION FOYER DE l’ÉMIGRÉ PORTUGAIS DANS LE MONDE]

 

La série Fundação lar do emigrante Português no mundo est un projet photographique et d’investigation toujours en cours, débuté en 2016. Le projet se développe sur les ruines de la Fondation « Foyer de l’Émigré Portugais dans le Monde », une ville-satellite projetée dans les années 1980 dans une région forestière au nord du Portugal. L’institution, utopie partiellement construite par un migrant vénézuélien, prétendait accueillir des migrants arrivant au Portugal. Cette initiative privée fut un échec, notamment par manque de financement. Abandonné, le complexe est aujourd’hui vandalisé, occupé par des groupes d’extrême-droite.

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YORGOS YATROMANOLAKIS, GRÈCE > THE SPLITTING OF THE CHRYSALIS & THE SLOW UNFOLDING OF THE WINGS [LA DIVISION DE LA CRYSALIDE ET LE LENT DÉVELOPPEMENT DES AILES]

 

Cette série est inspirée des rites de passage qui marquent la transition d’une phase de la vie à une autre. À travers son travail, Yorgos Yatromanolakis capture le processus interne de la métamorphose. En raison d’un retour inattendu sur ses terres natales, il s’est retrouvé isolé dans une réalité dystopique. Alors confronté au traumatisme de son passé, il a créé un nouveau monde, un lieu mystérieux. Et dans ce lieu liminaire, métaphoriquement perçu comme le cocon d’une chrysalide, tout est en mouvement. Cette expérience est reliée aux processus biologiques de transformation existant dans la nature et avec lesquels le photographe s’identifie.

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© 2017 Eric Poulhe Photographie

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