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BOURSE DU TALENT 2018

REPORTAGE

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MARIANNE BARTHÉLEMY > HOMEGROWN 

 

Dans cette série, Marianne Barthélemy s’intéresse au “black homeschooling”, mouvement emergent aux États-Unis qui consiste, pour certaines afro-américaines, à faire le choix d’instruire à domicile afin, d’une part, de valoriser leur héritage culturel africain, et d’autre part, d’endiguer le phénomène du “school-to-prison pipeline” qui conduit les jeunes Afro-Américains, souvent victimes de discrimination et de violence dans les écoles publiques, à être incarcérés. C’est donc dans une maison du quartier de Flatbush à Brooklyn, transformée en école coopéraive Konjo Isizwe, que la photographe a suivi ces apprentissages alternatifs. Le choix du noir et blanc fait ici écho aux codes traditionnels du photojournalisme et à une forme d’humanisme, tandis que l’oeuvre multimedia propose – une bande son et de la video – ajoute une complexité narrative en mettant en avant la voix d’une mère et les récits qui forment son héritage.

 

Sélection

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Commentaire ♥♥♥♥♥

 

PIERRE FAURE > FRANCE PÉRIPHÉRIQUE 

 

Membre de l’agence Hans Lucas et représenté par la galerie VOZ’image, Pierre Faure s’engage en 2015 dans une série exhaustive sur la pauvreté en France dont l’augmentation marque une tournant dans l’histoire sociale de notre pays. Lorsque Pierre Faure découvre que, selon une enquête du CREDOC publiée en 2015, 37% des Français pensent que les personnes qui vivent dans la pauvreté n’ont pas fait d’effort pour sen sortir, il lui parait essentiel de montrer qu’une des résultantes des politiques de rénovation urbaine est de repousser toujours plus loin en périphérie les personnes en situation de précarité. La série France périphérique saisit ainsi dans diverses villes et campagnes françaises le quotidien de ces ouvriers, chômeurs, agriculteurs, jeunes sans diplômes ou retraités, qui sont autant de figures d’une humanité blessée, dont le visage demeure peu visible malgré des statistiques alarmantes.

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Sélection

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Commentaire ♥♥♥♥♥

 

NICOLE PERSKINE > GENS EN MARCHE

 

Le travail de Nicole Peskine est marqué par une grande théâtralité, qui s’exprime dans ses séries en argentique noir et blanc, souvent de grand format. Dans sa série « Le rêve de Jacob », des prises de vue en studio et des expérimentations techniques viennent s’ajouter à son écriture – apparentée à celle du reportage – que l’on retrouve également dans « À quoi rêvent-ils ? ». Dans la série « Les gens en marche », les tirages argentiques sont assemblés par collage, formant de grandes compositions qui sont ensuite scannées, retravaillées et tirées. Jouant avec les nuances de noirs et de blancs, les gros plans et les panoramiques, les répétitions, mes mises en abyme ou les effets de symétrie, chaque composition possède son propre rythme, alliance de l’expression individuelle et de la dynamique collective. Cette vaste fresque retraçant les manifestations de l’histoire contemporaine française – de mai 1968 au « mariage pour tous » - a fait l’objet d’une publication aux éditions Lelivredart en 2014, préfacé par Gérard Mordillat pour qui les assemblages de Nicole Peskine sont à même de témoigner du « feu souterrain qui couve parmi les hommes et les femmes capables de se dresser contre toutes les injustices » et qui, comme certains font école, à leur tour « font foule ».

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Sélection

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