BOURSE DU TALENT 2018
PORTRAIT
WILLIAM BUNEL > LES RIDEAUX TOMBENT
Travaillant principalement avec une Rolleiflex argentique, William Bunel revendique une forme de détachement par rapport à l’impératif de l’instantané dans le numérique et porte une attention particulière à la mise en scène de ses modèles qu’il fait poser dans des univers différenciés mais toutefois évocateurs de leurs conditions de vie. Dans la série « Les rideaux tombent », précédemment remarquée lors du festival « Les Boutographies » de Montpellier, le photographe est allé à la rencontre de personnes âgées, affaiblies mais dignes, qui habitent le quartier de la Belle de Mai à Marseille. Jouant de contrastes entre les couleurs, les symboles, les temporalités, chaque photographie expose autant le constat d’un déclassement que les aspirations vers un hypothétique ailleurs.
Sélection
Les rideaux tombent Quartier de la Belle de Mai. Marseille, France - 2014-2015
Les rideaux tombent Quartier de la Belle de Mai. Marseille, France - 2014-2015
Les rideaux tombent Quartier de la Belle de Mai. Marseille, France - 2014-2015
Les rideaux tombent Quartier de la Belle de Mai. Marseille, France - 2014-2015
Commentaire ♥♥♥♥♥
HANNAH MODIGH > HURRICANE SEASON
Caractérisée par une écriture intimiste qui alterne paysages et portraits à l’atmosphère mélancolique, la trilogie américaine Hannah Modigh compose ces dernières années se déploie autour de la notion de flottement. « Hillbilly Heroin, Honey » traite ainsi de l’apathie soudaine dont les habitants de la ville de Saint-Charles ont été victimes, devenus pour beaucoup, suite à la fermeture des sites miniers, dépendants à un puissant analgésique l’Oxycontin surnommé « Hillbilly Heroin » ou « héroïne des Appalaches ». « Sunday Mornin’ Comin’ Down » évoque la dépression matinale des jeunes prostitués de Sans Francisco. Enfin, « Hurricane Season », dernier volet du projet, ici présenté, capture la tension palpable dans un quartier populaire de Louisiane à l’annonce d’un ouragan imminent.
Sélection
Hurricane Season [Saison d’ouragan] Louisiane, État -Unis - 2018
Hurricane Season [Saison d’ouragan] Louisiane, État -Unis - 2018
Hurricane Season [Saison d’ouragan] Louisiane, État -Unis - 2018
Hurricane Season [Saison d’ouragan] Louisiane, État -Unis - 2018
Commentaire ♥♥♥♥♥
DELPHINE BLAST > DISSEMBLANCE
Delphine Blast est une photographe française née en 1981. Elle vit en Amérique latine. Diplômée en photojournalisme et membre depuis 2015 du studio Hans Lucas, elle développe une écriture documentaire au long cours, proche de la tradition du reportage social qui fait la part belle au portrait. « Dissemblance » est une série photographique qui invite le spectateur à réfléchir sur la notion de normalité. Dans une société où l’apparence est primordiale, le jugement d’autrui est quotidien. Avoir une tâche – sur le visage de surcroît - dérange. Ces hommes et ces femmes se sont mis à nu pour se dévoiler entièrement, sans tabou. Ils ont posé des mots sur leur singularité et nous expliquent leur différence assumée. Ces visages, photographiés dans l’intimité nous invitent à la découverte de leur monde intérieur.
Sélection
Dissemblance « Petite, je n’avais pas vraiment conscience de mon angiome. Cela a changé au fil des années, notamment à cause du regard des autres. J’ai alors commencé des séances de laser pour l’atténuer. Plusieurs personnes m’en avaient parlé et je me suis laissée tenter, malgré le coût. Avec le temps, je finis par l’accepter, penser de plus en plus à moi, et moins aux autres. » Lylia, 24 ans Argenteuil, France
Dissemblance « Je fais souvent face au lourd regard des autres., surtout celui des enfants. Il m’arrive d’éprouver un sentiment de solitude, d’abandon. Heureusement, j’ai la chance d’être bien entouré. » Jean-Luc, 58 ans Annecy, France
Dissemblance « Je trouve blessant la façon dont on en parle : une tâche, une envie. Comme si nous étions nés sous le double signe de la saleté et de la frustration. Inquiète de son évolution avec l’âge, j’avais commencé in traitement pour l’atténuer, traitement que j’ai finalement arrêté. Peut-être que je l’aime bien au fond ce rose gourmand, cette rugosité de l’apparence. Angiome, c’est un joli mot, pas une tâche. C’est ma peau, il n’y en a pas d’autre en dessous. » Marine, 43 ans Paris, France
Dissemblance « Petite, je n’avais pas vraiment conscience de mon angiome. Cela a changé au fil des années, notamment à cause du regard des autres. J’ai alors commencé des séances de laser pour l’atténuer. Plusieurs personnes m’en avaient parlé et je me suis laissée tenter, malgré le coût. Avec le temps, je finis par l’accepter, penser de plus en plus à moi, et moins aux autres. » Lylia, 24 ans Argenteuil, France
Commentaire ♥♥♥♥♥