BOURSE DU TALENT 2018
ESPACE PAYSAGE ARCHITECTURE
NATHALIE DÉPOSÉ > LA FRONTIÈRE
Dans la série « La frontière », narrant l’exil de son grand-père – qui, à l’âge de dix ans, avait fui l’Espagne et traversé seul la frontière - Nathalie Déposé remonte le fil d’une histoire intime ancrée dans l’histoire collective et cherche dans le paysage les traces de cet être cher. Elle refait le chemin et creuses les différentes strates de la mémoire mêlant à ses nouvelles prises de vue des anciens clichés de cette frontière, que son grand-père avait précieusement avec lui. Matérialisant autant la frontière que le fil ténu qui sépare le souvenir de l’oubli, ou le réel de l’imaginaire, le fin liseré noir qui court dune photographie à l’autre s’intensifie ou se rompt, permettant aux formes de se répondre et de suivre les métamorphoses du paysage et de la mémoire.
Sélection
La frontière France
La frontière France
La frontière France
La frontière France
Commentaire ♥♥♥♥♥
WILLIAM BUNEL > LA LENTE VIREVOLTE
William Bunel a également été distingué par une mention spéciale dans la catégorie Paysage de cette édition de la Bourse du Talent, grâce à sa série « La lente virevolte » sur les quartiers nord de Marseille. L’espace urbain oppresse les habitants tout autant que l’atmosphère de violence engendrée par les trafics de drogue et les tensions entre les communautés. Dans des lieux où le désordre de dispute au vide, le photographe décide de montrer des êtres résistants, debout, malgré le chaos ambiant.
Sélection
La lente virevolte Quartiers nord. Marseille, France – 2015-2017
La lente virevolte Quartiers nord. Marseille, France – 2015-2017
La lente virevolte Quartiers nord. Marseille, France – 2015-2017
La lente virevolte Quartiers nord. Marseille, France – 2015-2017
Commentaire ♥♥♥♥♥
PATRICK WACK > OUT WEST
Patrick Wack choisit une forme documentaire où chaque histoire individuelle deviant le symbole d’une réflexion plus large sur le monde contemporain, comme on pouvait le voir dans sa précédente série de portraits d’habitants de provinces reculées de Chine : “Here Ther Are Men”. Dans “Out West”, le photographe emprunte à l’imagerie Romanesque du Far West américain afin d’évoquer les paysages, en constante transformation, du Xinjiang. Représentant plus de deux fois la surface de la France avec une population moins élevée que celle de la ville de Shangai, cette region du Nord-Ouest, riche en gisements de pétrole, est devenue la “nouvelle frontière”, autrefois première étape de la route de la soie, dont le president Xi Jinping veut reviver la splendeur. Loin des cow-boys et des idéaux de liberté individuelle, ce Far-West chinois photographié par Patrick Wack s’incarne dans de vastes paysages spectraux, des villes à l’abandon et constructions Nouvelles, exhalant à la fois sérénité et incertitude quant à l’avenir de cette region qui demeure physiquement, culturellemment et politiquement différente, étrangère à la Chine moderne.
Sélection
Out West [Dans l’Ouest] Le lac Baishahu longé par la route G314, connue sous le nom d’autoroute Karakoram, qui relie la province du Xinjiang au Pakistan à travers les montagnes du Pamir. Xinjiang, Chine - 2016
Out West [Dans l’Ouest] Equipe d’exploration pétrolière de la CNPC opérant dans le désert de Taklamakan avec la pose de charges explosives. Xinjiang, Chine - 2016
Out West [Dans l’Ouest] Un puits de pétrole à la frontière nord du désert de Taklamakan dans le comté de Luntai entre Korla et Kuqa, adminisitré par la préfecture autonome mongole de Bayin’gholin. Xinjiang, Chine - 2016
Out West [Dans l’Ouest] Le lac Baishahu longé par la route G314, connue sous le nom d’autoroute Karakoram, qui relie la province du Xinjiang au Pakistan à travers les montagnes du Pamir. Xinjiang, Chine - 2016
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JULIEN MAUVE > L’ÎLE AUX LIBELLULES
Dans « L’île aux Libellules », le photographe Julien Mauve offre une variation autour de l’île d’Hy Brazil. Localisée dans l’Atlantique sur diverses cartes marines médiévales, celle-ci aurait mystérieusement disparu depuis. De nombreux récits d’époque la décrivent nimbée d’une brume épaisse et affirment qu’elle serait le berceau d’une civilisation avancée. Julien Mauve, parti à la recherche d’un lieu qui évoquerait l’atmosphère de cette île fantôme, prend pour décor une île japonaise dont le nom légendaire « Akitsu Shima [île aux Libellules] renvoie dans l’imaginaire nippon au pouvoir de la nature. Dans ces images, l’homme semble avoir soudainement disparu et seuls subsistent les vestiges d’une société technologique, nichés au milieu d’une nature luxuriante. Denses et oppressantes, sans ciel, ces photographies convoquent l’univers des récits d’aventure et d’anticipation, et résonnent comme un avertissement face à la menace environnementale. Ce territoire fantasmé semble garder son mystère intact, dans un monde où tout est habituellement cartographié à distance par satellite.
Sélection
L’île aux Libellules Akitau Shima, Japon
L’île aux Libellules Akitau Shima, Japon
L’île aux Libellules Akitau Shima, Japon
L’île aux Libellules Akitau Shima, Japon
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