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BOURSE DU TALENT 2018

MODE & TRANSVERSALITÉ

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MARIE MORONI > ÌBABA

 

Lorsqu’elle part pour la première fois au Rwanda en 2015, Marie Moroni connaît peu l’histoire du pays. C’est donc à travers les liens qu’elle noue avec les femmes du petit village de Rutongo, au milieu des collines du nord de Kigali, qu’elle déploie sa « Ìbaba », travail intimiste où les regards et les gestes transmettent la mémoire d’un peuple meurtri et les aspirations d’une nouvelle génération de brodeuses. Leurs ateliers, dont la création par les sœurs de l’ordre de la Visitation belge datait des années 1970, avaient été fermées pendant la guerre civile ; les rouvrir, sous la forme d’une coopérative locale, a été le signe d’une résilience face au traumatisme collectif. Marie Moroni interroge ces femmes sur les histoires, les rêves, les symboles qu’elles pourraient broder pour elles-mêmes afin de conjurer les drames passés. Ces souhaits sont autant de didascalies, pour des portraits éminemment théâtraux, entre ombre et lumière.

 

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HANNIBAL VOLKOFF > NOUS NAISSONS DE PARTOUT

 

En 2016, il publie son premier livre photographique « Nous naissons de partout », chronique en images d’une certaine jeunesse des années 2010, pour qui marginalité et provocation deviennent l’étendard d’une « génération de la crise ». Quand l’ordre social établi, le modèle économique libéral, le puritanisme mènent à une impasse, divers groupes – queer, baby rockers, néo-kitsch, black blocs… - se réfugient dans un univers subversif qui prône le détournement et le brouillage des codes sociaux et sexuels. Le corps devient alors un outil de découverte de soi et de remise en cause des normes. Différentes séries se mêlent ici, chacune, correspondant à une période de la vie de l’auteur : « Les garçons sauvages » (2007-2011), journal intime d’une jeunesse homosexuelle et masculine, suivie des « Confessions d’un masque » (2010-2014), exploration de l’underground parisien, et enfin « Les descendants : absinthe et cerfs-volants » (2010-2015), sur la drogue, le sexe et la musique. Insufflant l’énergie de ses protagonistes « adulescents » à la syntaxe visuelle de sa série, résolument désordonnée et floue, le photographe se mue en performeur et compose une œuvre à mi-chemin entre le documentaire et le poème militant.

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CAMILLE ROPERT > REPRENDRIEZ-VOUS UN PEU DE THÉ ?

 

Cette série de Camille Ropert, dont la postproduction a été réalisée en 2017 au Fresnoy-Studio national des arts contemporains avec l’aide d’Anna Katharina Scheidegger, questionne le corps éprouvé à différents instants de la maladie ; l’annonce dans la sphère familiale et professionnelle, la confrontation aux préjugés, la reconstruction psychologique et physique. À travers des portraits négociés où l’écriture documentaire cède parfais le pas à l’onirisme, la photographe aborde plusieurs thèmes : la représentation du corps et de ses postures au-delà des normes de beauté établies, la relation mère-enfant caractérisée notamment ici par la symbolique de l’eau, enfin les métamorphoses du corps des femmes qui ont fait le choix d’une chirurgie reconstructrice. Elle veille également à rappeler que les hommes peuvent être victimes de ce type de cancer et sont parfois stigmatisés. En mettant en scène les corps en partie dénudés des modèles qu’elle a rencontrés, Camille Ropert cherche à les présenter tels qu’ils sont, sans artifice, loin de la perception caricaturale et superficielle du corps contemporain.

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LILA NEUTRE > SCULPTER LE SOI

 

Les diverses séries qui composent l’ensemble « Sculpter le soi » prennent pour objet diverses communauté qui vivent par et pour l’apparence : performeuses burlesques, cosplayers, sapeurs, joueuses de roller-derby et voguers. La photographe Lila Neutre adopte une multitude de points de vue pour témoigner de cette altérité : les portraits de plein pied sont ici inspirés par le portrait d’apparat ; la frontalité donne aux figures un caractère d’icônes, les plans américains contribuent à dé-contextualiser les personnages ; quant aux fragments, ils permettent de focaliser l’attention sur certains objets ou gestes. Toutefois, le regroupement de ces images, sans ordre établi, montre que ces groupes partagent des symboles, des idéologies et des structures comparables, et que tous utilisent leur apparence comme un dispositif de résistance à même d’interroger le bien-fondé des normes sociétales.

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