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LA PHOTOGRAPHIE À TOUT PRIX
PRIX BOURSE DU TALENT

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SASHA MONGIN > LE MOURANT QUI NE MOURAIT PAS

 

Avec cette série « Le mourant qui ne mourait pas », Sasha Mongin nous plonge dans l’intimité de son histoire familiale. En 1982, à la suite d’une opération du cœur et d’une transfusion sanguine, son père contracte le VIH. Il est l’une des nombreuses victimes de l’affaire du sang contaminé. Quelques années plus tard, le sida permet à un virus d’attaquer son cerveau, altérant ses capacités motrices et d’élocution. Alors que les médecins ne lui donnaient que quelques mois à vivre, son père, toujours en vie, déjoue les pronostics.

Les images traduisent le point de vue d’une enfant qui a vécu avec la certitude que son père allait mourir. Si le sujet est traité tout à tout de matière métaphorique ou explicite, tous les tirages sont imprégnés de l’univers onirique et fantastique de Sasha Mongin : imageries médicales saturées de couleurs vives, photos de famille agrémentées de paillettes – une manière pour elle de montrer comment la tristesse de cette histoire a été éclairée par l’amour de ses parents.

 

Sélection

 

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Commentaire ♥♥♥♥♥

 

SANTANU DEY > BRACKISH TEARS [LES LARMES SAUMÂTRES]

 

« Brakish Tears », littéralement « Larmes saumâtres », est le second chapitre d’une trilogie que Santanu Dey mène sur la partition en 1947 de l’ancien empire britannique des Indes en deux nouveaux États : la République islamique du Pakistan et l’Union indienne à majorité hindouiste. Il explore notamment les migrations massives d’Hindous du Bengale oriental, devenu une province pakistanaise (aujourd’hui le Bangladesh), vers l’Inde. Beaucoup d’entre eux, appartenant pour la plupart aux castes inférieures, ont ainsi été envoyés de force dans la région inhospitalière du Dandakaranya.

À travers des récits personnels de déplacement, ce chapitre révèle l’héritage complexe du colonialisme, du nationalisme et du communautarisme à travers les générations. Santanu Dey combine photographies, vidéos, témoignages oraux, archives et recherches cartographiques. Il équilibre la sérénité des paysages naturels avec des portraits intimes et intègre aussi des références issues du Mahabharata, où les tribus de la forêt de Khandava furent chassées pour permettre l’expansion d’un royaume. Il relie ainsi le traumatisme de la Partition aux archétypes intemporels du mythe.

 

Sélection

 

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Commentaire ♥♥♥♥♥

 

ARIA SHAHROKHSHAHI > WET GROUND [TERRAIN HUMIDE]

 

Avec « Wet Ground », initié dès 2019, Aria Shahrokhshahi explore la transformation de l’Ukraine dans le contexte actuel de la guerre et interroge les tensions entre violence et quotidien, destruction et résilience. Le photographe, engagé désormais comme bénévole au sein de l’ONG Base UA, cherche à révéler ce qui renaît des cendres du conflit. Il place les habitants des villes ou villages au centre du récit, et relaye leurs traumatismes, leur héritage.

En s’éloignant des codes visuels conventionnels de la photographie de guerre, il propose une perspective collaborative, ancrée dans l’expérience vécue. Cette série s’articule sous forme d’installation d’images documentaires en noir et blanc, sculptures réalisées à partir de débris et d’argile prélevés dans les villages bombardés, cartes postales, dessins d’enfants et dispositifs multimédias. Ici, les photographies présentées témoignent du maintien de la convivialité et de la culture face à la machine de destruction qu’est la guerre​.

 

Sélection

 

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Commentaire ♥♥♥♥♥

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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