LA PHOTOGRAPHIE À TOUT PRIX
PRIX CAMERA CLARA

RANDA MIRZA > ATLAL
Dans la série « Atlal » [« Ruines »], Randa Mirza représente des villages du Sud Liban bombardés par l’armée israélienne entre août et décembre 2024. Le titre fait référence au prologue des poèmes arabes de l’ère préislamique, rappelant que vestiges et décombres ont été des piliers fondamentaux de la poésie arabe ancienne. Les atlal sont des amas de pierres, des blessures dans le paysage qui soulignent la cruauté de la nature humaine et les ravages de la guerre. Ils symbolisent aussi la nostalgie de l’amour perdu, le perpétuel changement, le départ et la séparation.
Partant de la distinction que faisait l’historien d’art H. W Janson au milieu du XXe siècle entre la ruine, fenêtre bien cadrée sur le passé et les décombres, masse informe de débris, Randa Mirza constate que les maisons détruites ne sont même plus des ruines mais seulement des matériaux sans signification, voués à l’effacement. L’artiste cherche alors à leur redonner cette présence. Ses prises de vue à la chambre grand format Crown Graflex 4x5 nécessitent des manipulations longues avant chaque déclenchement et produisent des images de haute qualité, notamment dans leurs fins détails et leurs dégradés de valeurs, qui fixent au mieux les enchevêtrements des formes et la perte des repères spatiaux engendrée par le chaos de la destruction. Avec Atlal, l’acte photographique de prise de vue à la chambre apparaît comme un rituel de dénonciation, de réparation et de résistance face à la guerre.
Sélection

Atlal [Ruines] # Sud Liban, août-décembre 2024

Atlal [Ruines] # Sud Liban, août-décembre 2024

Atlal [Ruines] # Sud Liban, août-décembre 2024

Atlal [Ruines] # Sud Liban, août-décembre 2024
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