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LA PHOTOGRAPHIE À TOUT PRIX
PRIX NIÉPCE

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ED ALCOCK > HOBBLEDEHOY

 

Dans la série « Hobbledehoy », terme tiré du vieil anglais qui désigne les prémices de l’adolescence, Ed Alcock photographie sa femme et son fils pendant les vacances. Deux types d’images s’entremêlent ; certaines dans des tons chauds montrent la mère sur une plage méditerranéenne, d’autres dans des tons verdoyants dévoilent un jardin et des jouets délaissés, symbole de ce passage d’une période à l’autre de la vie.  En regardant son fils grandir, Ed Alcock se remémore les mots que lui chantait son père et capte la nostalgie de sa propre enfance.

Dans le texte accompagnant la publication de ce travail, Emmanuel Carrère souligne combien les photographies d’Ed Alcock révèlent « cette stupéfaction presque douloureuse qu’éprouvent tous les parents, à moins d’être des brutes, quand ils voient leurs enfants cesser d’être des enfants, s’acheminer vers le temps de la honte, de l’incompréhension, des faux problèmes, des vrais, et derrière tout cela, vers la mort. Un père raisonnable veut que son fils emprunte le chemin de l’expérience. Un père sensible voudrait préserver en lui l’innocence. Un bon père est à la fois, semble-t-il, sensible et raisonnable. »

 

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ED ALCOCK > LOVE LANE

 

Au moment du décès de son grand-père paternel, Harry, Ed Alcock revient à Sleaford, où, enfant, il passait avec lui toutes ses vacances. Il documente la vie de cette petite ville rurale de l’est de l’Angleterre mais bientôt l’attention qu’il porte essentiellement à de jeunes adultes et à des retraités l’interroge. Il comprend peu à peu que ce parti-pris le renvoie à un épisode douloureux de sa jeunesse : la révélation d’une liaison paternelle extra-conjugale, de laquelle est né un demi-frère, dont il n’était pas question de parler ni de divulguer l’existence à Harry.

Porter ce mensonge par omission a irrémédiablement endommagé sa relation avec son grand-père, dont il avait toujours été proche. Ed Alcock choisit alors de mêler aux photographies couleurs de la ville et des passants portraiturés devant les murs de briques, regardant droit vers l’objectif, des photographies en noir et blanc, floues, qui agissent comme des révélateurs de ce secret. Le photographe se sent alors autorisé à chercher dans les jeunes gens qu’il portraiture, ce demi-frère.

 

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ED ALCOCK > THE WAIT [L’ATTENTE]

 

« The Wait » s’inscrit dans le prolongement de « Love Lane » et du secret de famille qui y était dévoilé. Le jeune homme au masque, pris dans la brume, est l’incarnation symbolique de ce demi-frère inconnu et inconscient de sa filiation. Il est en attente d’une révélation, tout comme Ed Alcock patiente afin que soit accomplie la promesse faite par son père de l’aveu de cette identité cachée. Autour gravitent divers personnages et signes qui explorent la mémoire intime, le sentiment d’appartenance – ou d’exclusion – ainsi que les liens familiaux.

 

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ED ALCOCK > HOME, SWEET HOME

 

Entre 2016 et 2020, suite au vote du Brexit, Ed Alcock réalise des portraits de ses compatriotes tout horizon : opposants ou défenseurs de la sortie de l’UE, riches propriétaires terriens, ouvriers, pêcheurs, salariés, chômeurs, mais aussi ceux trop jeunes pour voter qui ont l’impression de se faire voler leur avenir. Il interroge le sens de l’appartenance à une nation : ce « home, sweet home » [« foyer, doux foyer »], selon l’expression consacrée, et met ces photos en regard de vues urbaines et de collages superposant paysages ou objets anglais à d’anciens manuels scolaires. Dans ce regard tout à la fois tendre, ironique et désabusé qu’il porte sur son pays natal, se lit aussi l’engagement de l’auteur face à un choix incompréhensible à ses yeux.

 

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ED ALCOCK > BURIED TREASURE [TRÉSOR ENFOUI]

 

« Buried Treasure » explore le village minier de Horden, dans le nord-est de l’Angleterre, berceau maternel d’Ed Alcock, qu’il découvre pour la première fois en 2023. C’est là que, plusieurs décennies auparavant, Kendon, le grand-oncle du photographe serait mort à 17 ans dans un accident survenu à la mine de charbon. Après ce décès, son jeune frère, le grand-père maternel du photographe, a quitté la région pour s’installer dans le sud et devenir métayer. Empoisonné par les pesticides utilisés à la ferme, il décède à son tour. Ed Alcock encontre les habitants de Horden qui, d’abord méfiants, apprennent ses origines locales et finissent par l’accueillir chaleureusement.

À travers ces portraits, des vues de la ville, la reproduction d’archives familiales, et es dessins au fusain, Ed Alcock interroge la mémoire ouvrière, les mythes familiaux et les traves effacées d’une histoire longtemps idéalisée pour découvrir en fin de compte que Kendon est mort d’une pneumoconiose due à l’inhalation de la poussière à charbon. À l’époque, les maladies professionnelles n’étaient pas reconnues et la firme minière n’a pas blâmée. Il fut enterré dans un cimetière que le conseil municipal a finalement détruit des années plus tard pour construire une route. Selon la rumeur, les pierres tombales ont été utilisées comme fondations.

 

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© 2017 Eric Poulhe Photographie

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