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CÔTÉ VILLE

MAUD DELAFLOTTE > LE COTON, UNE HISTOIRE AMÉRICAINE
La culture du coton est profondément ancrée dans l’histoire des États-Unis d’Amérique marqués par des récits de prospérité et de souffrance. Depuis les vastes champs du Sud, cette production a façonné le paysage économique et social du pays, symbolisant à la fois l’oppression et la résilience. Pour tenter de comprendre la représentation du coton dans les États du Sud aujourd’hui, et raconter comment les communautés vivent avec ce passé, la photographe a suivi plusieurs familles emblématiques. En Alabama, à Tanner, la famille Bridgeforth, noire et descendante d’esclaves libérés, a développé, depuis 1877, la plus grande exploitation de l’État. Non loin, les cultivateurs blancs, descendants, eux, des premiers producteurs de coton, poursuivent cette activité tout en faisant face aux défis actuels liés à la mécanisation et aux changements climatiques.
Un reportage réalisé en octobre 2024 pour « le Figaro Magazine ».
Sélection

Le coton, une histoire américaine Les ballots de coton brut sont généralement acheminés par camion jusqu’à l’usine d’égrenage, puis distribués à travers les États-Unis. Ils mesurent plus de deux mètres de haut et pèsent environ 500 kilos chacun. Les familles investissent dans des technologies avancées – comme la blockchain pour la traçabilité – afin de garantir la pérennité de leur production tout en répondant aux exigences éthiques et environnementales. # Alabama, États-Unis, 2024

Le coton, une histoire américaine Les frères Bridgeforth, Billy et Greg, sont copropriétaires de 4 000 ha (coton, blé, maïs). Leur aïeul, l’ancien esclave Bridgeforth, a établi cette exploitation dans les années 1870. Leur ferme est membre du National Black Growers Council qui œuvre pour un accès équitable aux ressources, à l’éducation et la réussite des agriculteurs noirs. En 1920, 14 % des fermes américaines appartenaient à des Afro-Américains, 1,4 % aujourd’hui. # Alabama, États-Unis, 2024

Le coton, une histoire américaine Mike Tate travaille dans la ferme familiale depuis son enfance – il est la sixième génération. La nouvelle récolteuse, d’une valeur d’un million de dollars, remplace quatre personnes. Les agriculteurs s’endettent pour acquérir ce monstre de fer, qui réduit les coûts salariaux en effectuant trois tâches simultanément. Mike commence tôt le matin, quand la fibre est sèche, et poursuit jusqu’à la nuit, quand revient l’humidité. # Alabama, États-Unis, 2024

Le coton, une histoire américaine Les ballots de coton brut sont généralement acheminés par camion jusqu’à l’usine d’égrenage, puis distribués à travers les États-Unis. Ils mesurent plus de deux mètres de haut et pèsent environ 500 kilos chacun. Les familles investissent dans des technologies avancées – comme la blockchain pour la traçabilité – afin de garantir la pérennité de leur production tout en répondant aux exigences éthiques et environnementales. # Alabama, États-Unis, 2024
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LYNN S.K. > À CHAQUE FOIS, L’HISTOIRE TE RATTRAPE
Plus de soixante ans après l’indépendance de l’Algérie, j’ai voulu documenter les mémoires transgénérationnelles liées à la colonisation et à la guerre, à la croisée de l’intime et du collectif. Du Grand Paris à Marseille, j’ai photographié et recueilli les témoignages de celles et ceux qui font partie des 7 millions de Français.e.s qui ont vécu ou hérité de ces histoires, qu’iels soient franco-algérien·ne·s, juifs et juives d’Algérie, pieds-noirs ou descendant·e·s de harkis et de militaires français. Ensemble, nous nous sommes posé la question de ce qui a été transmis, oublié ou transformé. Comment le lien s’est fait entre des générations souvent assignées au silence et les plus jeunes, qui tentent de se construire à travers des héritages complexes.
Sélection

À chaque fois l'histoire te rattrape Audrey, Fred et Ferhat # Saint-Denis, France, 2022

À chaque fois l'histoire te rattrape Sarah et Gilles # Fontenay-sous-Bois, France, 2022

À chaque fois l'histoire te rattrape Nadine/Nassera # Fleury-les -Aubray, France, 2022

À chaque fois l'histoire te rattrape Audrey, Fred et Ferhat # Saint-Denis, France, 2022
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SAFIA DELTA > DES BRUMÉES TERRESTRES
Les mémoires se fossilisent, formant une couche sous nos pas. Quelque part entre archives et paysages, elles affleurent, lieux de sédimentation de vies enfouies, telles les falaises des Vaches noires. Depuis son essor touristique en 1905, Houlgate suit un rythme semblable aux marées, portée par une vague migratoire saisonnière. Photographies issues de corpus vernaculaires, archives familiales et prises de vue s’entremêlent pour former les strates de cette exploration visuelle où le photomontage – pratique en vogue quand la commune prit sa nouvelle identité – relie époques et imaginaires. À l’image du potentiel de réinvention de la ville, j’établis un dialogue entre le rural et le balnéaire, le personnel et le collectif, pour construire un entre-deux narratif, reflet du flux qui continue de façonner les histoires de Houlgate et de ses habitant·e·s.
Sélection

Des brumées externes Concrétion I, sur la Dives, 1895, archives départementales du Calvados, référence 2FI.598 Temple protestant de Houlgate, coquillages et carte postale des falaises des Vaches Noires # Houlgate, France, 2025

Des brumées externes Jean Girard, immigré italien, archive familiale de monsieur et madame Bokuma. Blason de la ville de Houlgate, ancienne église communale, glassine d’époque colorisée. # Houlgate, France, 2025

Des brumées externes Concrétion V, cheval, Houlgate vue du bois de Boulogne, carte postale, et coquillage. Plage de Houlgate, carte postale. Vestiges de l’église de Houlgate-Beuzeval, cimetière communal. # Houlgate, France, 2025

Des brumées externes Concrétion I, sur la Dives, 1895, archives départementales du Calvados, référence 2FI.598 Temple protestant de Houlgate, coquillages et carte postale des falaises des Vaches Noires # Houlgate, France, 2025
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ISABEAU DE ROUFFIGNAC > LES TROP JEUNES ÉPOUSES DES MOUSSONS
Le Pakistan fait partie des dix pays les plus vulnérables au changement climatique. Les moussons sont de plus en plus violentes, et les inondations, fréquentes. Celles de 2022 ont touché plus d’un tiers du pays et causé de terribles dégâts. Plusieurs millions de personnes en ont été affectées : des centaines de milliers de maisons ont été détruites, des cultures, ravagées, des terres agricoles, englouties. Ayant perdu toutes leurs récoltes et leurs moyens de subsistance, de nombreux villages ne s’en sont jamais relevés. Des millions de personnes ont afflué sur les routes, laissant leur foyer derrière eux. Pour survivre, certaines familles n’ont pas eu d’autre choix que de marier leurs filles, parfois très jeunes. Malgré les efforts du gouvernement pour limiter ces mariages forcés, le nombre d’« épouses des moussons » augmente à chaque nouvelle catastrophe .
Sélection

Les trop jeunes épouses des moussons L’âge légal pour se marier se situe entre 16 et 18 ans, selon les régions du Pakistan. Qurat Ul Ain avait 15 ans quand elle a dû prendre un époux, après les inondations de 2022 qui ont détruit sa maison. Les revenus de son mari sont insuffisants pour nourrir correctement leur foyer. Elle rêvait d’ouvrir un salon de beauté pour femmes, un projet financièrement inimaginable et, de plus, qui aurait été très mal accueilli. # Pakistan, 2025

Les trop jeunes épouses des moussons Salima s’est mariée à 15 ans en 2024, elle n’a pas eu le choix. Le fleuve Indus a submergé le terrain familial à Bet Lundi Pitafi. Aujourd’hui, son père rebâtit une maison sur un terrain gouvernemental, en ayant conscience qu’elle sera démolie, faute d’autorisation. Sans indemnisation et sans ressources pour acheter une nouvelle parelle, il ne peut faire autrement. Il prie pour qu’on les laisse tranquilles. # Pakistan, 2025

Les trop jeunes épouses des moussons Reema a été mariée en 2022 à 12 ans, après deux mois passés dans un camp de réfugiés suite aux inondations. Sa scolarité a été interrompue, alors qu’elle aurait aimé devenir médecin. La situation financière de la famille est terrible. Les hommes, ouvriers agricoles, peinent à trouver du travail : la demande de main d’œuvre diminue à mesure que les terres agricoles deviennent inexploitables. En 2022, 1,8 millions d’hectares ont été dévastés. # Pakistan, 2025

Les trop jeunes épouses des moussons L’âge légal pour se marier se situe entre 16 et 18 ans, selon les régions du Pakistan. Qurat Ul Ain avait 15 ans quand elle a dû prendre un époux, après les inondations de 2022 qui ont détruit sa maison. Les revenus de son mari sont insuffisants pour nourrir correctement leur foyer. Elle rêvait d’ouvrir un salon de beauté pour femmes, un projet financièrement inimaginable et, de plus, qui aurait été très mal accueilli. # Pakistan, 2025
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YAMA NDIAYE > NATAAL [MOT WOLOF SIGNIFIANT « IMAGE »]
Dans cette série, réalisée entre le Sénégal et la France, Yama Ndiaye explore les notions d’appartenance, de mémoire et de représentation. Ses images sont nées de souvenirs familiaux, d’instants vécus et de silhouettes croisées, dans un entremêlement de mises en scène, photographies de terrain, images d’archives et recherche plastique. C’est un véritable voyage introspectif et sensoriel qui se déroule dans des compositions au langage hybride, où corps, textile, fragments du quotidien et figures humaines s’entrelacent, laissant place à de multiples lectures. Yama Ndiaye interroge son identité, et le concept dans son ensemble. Elle invite à la réflexion, ouvrant un espace de résonance où d’autres peuvent, à leur tour, se reconnaître en miroir.
Sélection

Nataal Babacar portant le bonnet rouge de mon père # Sénégal

Nataal Mustapha portant la boucle d’oreille poisson de ma mère # Sénégal

Nataal « Ci kër gi » en wolof signifie « au sein de la maison ». # Sénégal

Nataal Babacar portant le bonnet rouge de mon père # Sénégal
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