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FESTIVAL L’HOMME ET LA MER 
CÔTÉ MER 

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FINBARR O’REILLY > LA DERNIÈRE GÉNÉRATION

 

Déjà frappée par la surpêche, l’augmentation des prix du carburant et de l’énergie, l’inflation, la géopolitique et le changement climatique, l’industrie de la pêche irlandaise risque désormais de s’effondrer en raison des changements dans les règles commerciales déclenchés par le Brexit, qui pourraient anéantir des communautés côtières entières. Les pêcheurs irlandais autochtones parlent ouvertement d’être « la dernière génération à pêcher dans nos mers ». La nation insulaire avec 7 500 km de côtes est entourée de certaines des zones de pêche les plus riches au monde, mais l’accord commercial post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’UE est « un coup mortel.
Les 12 prochains mois seront critiques. La flotte de bateaux de pêche irlandaise fait l’objet d’un programme gouvernemental controversé de démantèlement visant à réduire de 30 % le nombre de bateaux de pêche irlandais opérant dans les eaux locales. En vertu des règles de l’UE et des accords du Brexit, les pêcheurs irlandais n’ont accès qu’à 15 % des eaux irlandaises et sont confrontés à des quotas paralysants, tandis que d’autres pays pêchent librement les 85 % restants des eaux irlandaises, ayant souvent du mal à remplir leurs quotas. Des négociations auront lieu au cours de l’année à venir pour tenter de renégocier
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THIERRY SECRETAN > L’EMPREINTE DE LA BALEINE

 

Depuis 2005, après trois décennies consacrées à documenter la vie du continent africain, j’ai fait voile de l’Atlantique nord à l’Atlantique sud, de l’archipel des Açores à celui de la Terre de Feu, jusqu’au Cap Horn. Je cherchais en haute mer ou à fleur de côte des paysages au dépouillement absolu.
C’est une recherche d’ordre sensoriel, d’une harmonie, d’un accord littéralement originel à se tenir seul devant un monde intact. Le cachalot, la baleine, sont omniprésents dans ces franges maritimes et les rares personnes qui les habitent sont des gens d’exception. Escalader une montagne, franchir un désert à pied ou un océan à la voile, donnent à ceux qui le font la mesure de notre univers.
En vue des Açores après une longue traversée, un cachalot apparut devant mon voilier. Il accoupla au ciel son immense nageoire caudale puis disparut en un clin d’œil, laissant à la surface un cercle parfait. Sans ce rond calme, presque huileux, qui s’élargissait lentement — les biologistes de marine parlent d’empreinte — j’aurais douté avoir bien vu. Secondes fugaces où le réel s’ordonne comme par magie et dont mon objectif cherche toujours à témoigner. Aujourd’hui, sac à terre en Camargue, je photographie la rencontre non moins fugace et magique du vent, du sel et de la mer dont les forces modifient en permanence le delta du puissant Rhône, là où se récolte le sel La Baleine
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LUCAS FRAYSSINET > GÉNÉRATION(S) MERCURE

 

Sur les Iles Féroé, les habitants ont longtemps chassé les globicéphales noirs, globicephala melas. Cette pratique – grindadráp – remonte au XVIe siècle et est encore pratiquée. Les Féroïens ont été dépendants de cette viande pendant des siècles. Les sources de nourriture étant rares sous ce climat hivernal parfois extrême, ils constituaient pour survivre des réserves de viande de globicéphale, de dauphin, de mouton et de poisson.
Mais c’est d’une autre problématique dont s’est emparée Lucas Frayssinet lors de son séjour dans les îles. Il est apparu dans les années 90 que la viande de globicéphale était polluée au mercure. Cette pollution découle principalement des activités humaines via l’orpaillage notamment. Placé en haut de la chaine alimentaire, ce gros mammifère d’environ 500kg se nourrit de poissons déjà légèrement pollués, et ainsi accumule le mercure dans son organisme. C’est Pál Weihe, un scientifique féroïen, qui a sonné l’alarme en 1987. Depuis, il mesure périodiquement le taux de mercure dans le sang et les cheveux de 3 000 habitants.
Les conclusions de Pál Weihe avaient été plutôt mal accueillies à l’époque, et un clivage s’est créé dans la population, les uns résistant au nom de la tradition et les autres plaidant la prise de conscience.
Aujourd’hui, cette prise de conscience a eu lieu – les femmes enceintes et les enfants n’en consomment plus – et la chasse du globicéphale noir parait lointaine à la nouvelle génération. Paradoxalement, une part de la jeunesse considère que manger la viande d’un animal local, qui a vécu librement, est « plus éthique que d’ingérer du bœuf importé par bateau et bourré d’antibiotiques ».
Dans les îles Féroé, on ne dépend plus de cette ressource ancestrale, mais cette tradition alimentaire n’en reste pas moins ancrée dans les mœurs
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DELPHINE ALEXANDRE > LES PÊCHERIES DE NEGOMBO

 

C’est à Negombo, ville de la côte Ouest, située à quelques encablures de la capitale Colombo, que se tient le plus grand marché aux poissons du pays. Il y a peu de temps, pêcheurs et acheteurs s’y pressaient, venus de tout le pays.
Mais depuis 2022, le pays traverse une très grave crise économique, et les pêcheurs – un travailleur sur dix – sont parmi les premiers touchés. La pêche subit de plein fouet une inflation record sur le fuel et sur la glace, deux éléments indispensables à ce secteur économique. Les pénuries entrainent le maintien de nombreuses embarcations à quai. Et ceux qui peuvent encore acheter du fuel et continuent à pêcher, savent que leur pêche ne leur rapportera pas suffisamment pour survivre car les acheteurs ont déserté les quais. L’île bénéficie pourtant d’une importante réserve halieutique, avec abondance de crevettes et de maquereaux qui composent les éléments de base du curry traditionnel
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MARC POLLINI > ENTRE TERRE ET MER

 

Cette série photographique se situe sur la pêcherie dite du fortin, au sud de Bastia sur les bords de l’étang de Biguglia, une réserve ornithologique. Installés sur un étang, quelques pêcheurs exploitent cet espace naturel depuis l’après-guerre. Leur implication dépasse largement l’activité de la pêche. En collaboration étroite avec l’office de l’environnement, ils sont aussi les gardiens de tout un écosystème qui préserve des espèces endémiques et attire des oiseaux migrateurs venus d’Afrique comme de Sibérie.
A contrario d’une activité de pêche intensive, ici ni chalutier ni gigantesques filets. Leur méthode de pêche est absolument traditionnelle. Elle s’est transmise de père en fils. A l’aide de nasses, de petits filets et de barques, sur l’étang comme en mer, ils pêchent diverses espèces telles que l’anguille, le loup et principalement le mulet qui permet l’exploitation artisanale de la boutargue très prisée localement. Après l’érosion du littoral, ils font aujourd’hui face à un nouveau défi, le crabe bleu venu d’Amérique du Sud, invasif et destructeur de tout cet éco système.
Par ce travail photographique j’ai voulu être le témoin de l’engagement de ces hommes qui luttent pour sauver leur activité, leur environnement et au-delà, un pan de notre mémoire collective
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